Thèse soutenue

"Viens, prends place, nous partons pour l'espace..." : enjeux et politiques de diffusion des savoirs historiques, scientifiques et spatiaux auprès des jeunes publics à la télévision : le cas des dessins animés produits et diffusés en France entre 1975 et 1997

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Auteur / Autrice : Marcelo Abilio Públio
Direction : Sébastien Denis
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Cinéma
Date : Soutenance le 24/11/2021
Etablissement(s) : Amiens
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale en Sciences humaines et sociales (Amiens)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre de recherche en arts et esthétique (Amiens ; 2008-....)
Jury : Président / Présidente : Isabelle Veyrat-Masson
Examinateurs / Examinatrices : Sébastien Denis, Guillaume Soulez, Hervé Joubert-Laurencin, Isabelle Sourbès-Verger, Ismaïl Ferhat, Marjolaine Boutet
Rapporteurs / Rapporteuses : Guillaume Soulez, Hervé Joubert-Laurencin

Résumé

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Cette thèse propose une analyse de la production et de la diffusion des séries de dessins animés en France entre 1975 et 1997 à travers le prisme des représentations de l'histoire, des sciences et de la conquête spatiale. Les bornes chronologiques de notre étude partent de l'éclatement de l'ORTF jusqu'à l'année de la consolidation de l'utilisation de l'ordinateur comme outil de production effectif dans l'animation. Pour l'analyse des séries, nous mettons en parallèle les contextes sociaux, politiques, économiques et technoscientifiques de l'époque. Les enjeux et les politiques sont multiples. D'abord, le contexte de guerre froide et de conquête spatiale mène à une politique mondiale de valorisation des sciences et des techniques. Puis, en France, les changements politiques issus de l'arrivée de la gauche au pouvoir conduisent à des modifications à la fois techniques et économiques qui influencent l'évolution de la télévision française. La culture française de la mise en valeur des connaissances à la télévision à travers les missions d'informer, d'éduquer et de distraire est centrale dans ce contexte. Finalement, les partenariats avec les Japonais (diffusion de séries japonaises sur les chaînes françaises et les contrats de coproduction et de sous-traitance) influencent l'esthétique et les récits des productions françaises. Pour une question de coûts de production, l'esthétique du dessin animé sur celluloïd s'impose. Tout cela influence la façon dont les séries d'animation télévisées françaises sont réalisées et la façon dont elles mettent en scène les mythes scientifiques. La télévision étant un des vecteurs de diffusion grand public, les récits d'anticipation sont des moyens privilégiés pour présenter un futur lié aux technosciences. De surcroît, quand ils sont alliés à la technique du dessin animé, ces récits attirent davantage l'attention du jeune public. Dans le cadre de cette recherche, nous nous concentrons en particulier sur les séries réalisées par la maison de production Procidis – Il était une fois... l'Homme (1978), Il était une fois… l'Espace (1981), Il était une fois... la Vie (1986), Il était une fois... les Amériques (1991), Il était une fois... les Découvreurs (1994) et Il était une fois... les Explorateurs (1996) – ; et celles réalisées par la maison de production DIC – Ulysse 31 (1981) et Les Mystérieuses cités d'or (1982). Le discours technophile de ces séries a un objectif promotionnel qui tend à préparer les esprits des enfants et adolescents à un nouveau rapport aux sciences et techniques, et potentiellement aux nouveaux marchés qui leur sont liés