Mécanismes de perte d'hétérozygotie dans les cellules souches adultes
Auteur / Autrice : | Lara Al-Zoubi |
Direction : | Allison Bardin |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Biologie cellulaire |
Date : | Soutenance le 19/11/2020 |
Etablissement(s) : | Université Paris sciences et lettres |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Complexité du vivant (Paris ; 2009-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Génétique et biologie du développement (Paris ; 2009-....) - Génétique et Biologie du Développement |
établissement opérateur d'inscription : Institut Curie (Paris ; 1978-....) | |
Jury : | Président / Présidente : Valérie Borde |
Examinateurs / Examinatrices : Allison Bardin, Valérie Borde, Alexandre Djiane, Jean-René Martin, Michaël Rera | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Alexandre Djiane, Jean-René Martin |
Mots clés
Résumé
Les cellules somatiques doivent reproduire fidèlement le génome lors du renouvellement des cellules dans nos tissus. Cependant, il arrive parfois qu'une cellule somatique subisse une altération spectaculaire du génome entraînant une perte d'hétérozygotie (LOH). Si cette perte d'hétérozygotie affecte la fonction d'un gène critique et se produit dans une cellule souche adulte qui va se diviser, la perte d'hétérozygotie peut être transmise à la progéniture de la cellule souche, entraînant l'émergence d'un clone élargi. Ce phénomène se produit dans les tissus humains normaux, les troubles pathologiques et les cancers. Cependant, la manière dont la LH se produit mécaniquement reste encore insaisissable et la manière dont les facteurs environnementaux affectent ce phénomène n'est pas bien comprise.Notre modèle, l'intestin de la drosophile, récapitule les expansions clonales de Loh chez l'homme. Auparavant, Siudeja et ses collègues ont montré que dans le contexte d'un mutant hétérozygote, la copie WT du gène suppresseur de tumeur Notch peut être inactivée, ce qui conduit à un clone néoplastique phénotypiquement détectable. Pour mon doctorat, j'approfondis cette question afin d'élucider le mécanisme qui donne naissance à la LOH et la manière dont les facteurs environnementaux peuvent l'influencer. J'ai effectué le séquençage du génome entier d'une première série de clones néoplasiques de Loh et j'ai découvert que le mécanisme qui l'entraîne est la recombinaison mitotique par un mécanisme basé sur le croisement. Le séquençage en cours permettra de valider cette hypothèse. Il augmentera également la taille de l'échantillon et permettra de déduire toute relation entre le site de recombinaison et les caractéristiques de la séquence sous-jacente faisant allusion à des sites chromosomiques potentiellement fragiles. La modification du microbiote de l'intestin de la drosophile en mettant les animaux en contact avec des bactéries Ecc15 a montré que cela conduit à un plus grand nombre d'événements LOH et à une progression plus rapide. Le découplage des rôles des bactéries est en cours. Enfin, je teste également si le dimorphisme sexuel affecte le mécanisme de la LH. Cette étude in vivo sur l'apparition spontanée de LOH dans les cellules souches adultes a des implications pour comprendre ce qui régule la recombinaison mitotique LOH, un mécanisme associé à de nombreux cancers ainsi qu'à des maladies de la peau.