Auteur / Autrice : | Alessia Zubani |
Direction : | Philip Huyse, Antonio Panaino, Samra Azarnouche |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Langues, civilisations et sociétés orientales |
Date : | Soutenance le 14/12/2020 |
Etablissement(s) : | Université Paris sciences et lettres en cotutelle avec Università degli studi (Bologne, Italie) |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale de l'École pratique des hautes études (Paris) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre de recherche sur le monde iranien. Paris |
Établissement de préparation de la thèse : École pratique des hautes études (Paris ; 1868-....) | |
Jury : | Président / Présidente : Andrea Piras |
Examinateurs / Examinatrices : Philip Huyse, Antonio Panaino, Samra Azarnouche, Andrea Piras, Simone Cristoforetti, Gian Pietro Basello | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Carlo G. Cereti, Gianfilippo Terribili |
Mots clés
Résumé
Dans l’Antiquité, la recherche et la réflexion sur la technique permettent les premières réalisations de dispositifs ingénieux, tels que des appareils qui accomplissent une série d’actions par le biais de stimulus externes et de mécanismes cachés. Les organismes politiques et religieux saisissent rapidement la puissance communicative de ces machines, en devenant les promoteurs et patrons privilégiés de leur production. L’Empire sassanide (224-650) ne constitue pas une exception. En effet, les souverains perses consacrent, au moins à l’époque tardive, une grande attention à la conception et au déploiement de dispositifs savants et ingénieux. De même, un siècle plus tard, dans le milieu du califat islamique, les Abbassides (750-1258) semblent également s’entourer de tels dispositifs. La continuité entre les deux empires dans plusieurs domaines, de la théorie politique à l’administration, est bien connue. Cependant, la question de la réutilisation du patrimoine technique et scientifique ancien, et notamment sassanide, par la cour abbasside, demeure encore largement inexplorée. L’étude d’un corpus de sources, aussi vaste qu’hétérogène, rassemblant des ouvrages historiographiques, géographiques, poétiques et d’adab, ainsi que des traités scientifiques et techniques en plusieurs langues, permet d’analyser différents aspects de la production et de l’usage politique des machines. Au sein de la cour sassanide, comme de la cour abbasside, la machine s’avère constituer un véhicule préférentiel de représentation et de diffusion de l’idéologie politique. À travers sa mise en scène publique, elle contribue de manière substantielle à la définition de l’espace du pouvoir, en participant à la création d’une image de la cour comme un microcosme au cœur duquel le Roi des rois, et plus tard le calife, occupaient le rôle cardinal de maître incontesté du monde. La continuité entre l’empire sassanide et l’empire abbasside dans le domaine technique ne se limite donc pas à une récupération de savoirs, mais s’opère aussi sous la forme d’une véritable réactivation d’un patrimoine symbolique.