Étude de la perméabilité de la LGV Bretagne – Pays de la Loire (BPL) aux déplacements des amphibiens
Auteur / Autrice : | Guillaume Testud |
Direction : | Claude Miaud |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Biologie des populations, génétique et éco-éthologie |
Date : | Soutenance le 29/10/2020 |
Etablissement(s) : | Université Paris sciences et lettres |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale de l'École pratique des hautes études (Paris) |
Partenaire(s) de recherche : | Établissement de préparation de la thèse : École pratique des hautes études (Paris ; 1868-....) |
Laboratoire : Centre d'écologie fonctionnelle et évolutive (Montpellier) | |
Jury : | Président / Présidente : Sandra Luque |
Examinateurs / Examinatrices : Claude Miaud, Sandra Luque, David Lesbarrères, Françoise Burel, Alain Morand, Sylvie Vanpeene-Bruhier | |
Rapporteur / Rapporteuse : David Lesbarrères, Françoise Burel |
Mots clés
Résumé
La construction de nouvelles Infrastructures Linéaires de Transports ILTs (routes, autoroutes, voies ferrées) amène une destruction d’habitats et peut constituer des zones de risques (mortalité) et/ou restreindre les déplacements des espèces dans les habitats environnants. Les amphibiens sont fortement touchés par ces effets. Les réalisations récentes nécessitent de mettre en œuvre des mesures de réduction d’impact visant à améliorer la transparence écologique de ces infrastructures à l’aide de la séquence « Éviter-Réduire-Compenser (ERC) ». Lors de la construction d’une nouvelle Ligne à Grande Vitesse « la LGV Bretagne – Pays de la Loire » dans l’ouest de la France inaugurée en 2017, des mesures relevant de la séquence ERC ont été mises en place. Cette thèse vise à évaluer les mesures de la séquence ERC qui permettraient aux communautés d’amphibiens de réaliser les mouvements nécessaires au bon fonctionnement des populations (migration saisonnière et dispersion). Elle a été réalisée dans le cadre de l’observatoire environnemental de la LGV (contrat CIFRE EPHE-EGIS en partenariat avec EIFFAGE). La thèse repose sur deux approches : (1) des suivis de déplacements par Capture-Marquage-Recapture effectués dans cinq secteurs incluant des mesures de réduction (installation de tunnel sous la LGV) et de compensation (création de nouvelles mares) pour trois espèces de tritons (Triton marbré Triturus marmoratus, Triton crêté Triturus cristatus et Triton alpestre Ichthyosaura alpestris). Les recaptures des animaux marqués individuellement révèlent des échanges entre des mares situées de part et d’autre de la LGV (fréquentation des tunnels) ainsi que la colonisation des nouveaux sites de reproduction. (2) Des expériences de « homing » pour étudier le comportement de franchissement des tunnels ; des antennes RFID placées dans trois tunnels (1 x1 m) et de longueur variable (de 18,5 à 40 m) ont permis de détecter les mouvements des individus marqués avec des PIT-tags (Crapaud épineux Bufo spinosus, I. alpestris, T. marmoratus, T. cristatus, grenouilles vertes du système Pelophylax lessonae - P. kl. esculentus), Grenouille agile Rana dalmatina et Salamandre tachetée Salamandra salamandra). Une grande variabilité interindividuelle et spécifique des mouvements est observée, qui varie en fonction de la longueur des tunnels. L’enrichissement sonore (émission de chants d’amphibiens anoures dans le tunnel) améliore les mouvements des Pelophylax et des T. cristatus (taux et vitesse de franchissement, distances parcourues). La thèse montre la nécessité d’un effort important (effectif d’animaux marqués) pour mettre en évidence la présence d’échanges (rares) entre sites de reproduction, et l’utilisation des tunnels et des mares comme mesures d’atténuation. La mise au point d’une méthode d’évaluation des mouvements dans les tunnels (puce RFID et antennes fixes) permettra de tester différents facteurs (longueurs, substrats, etc.) pour améliorer leur utilisation et leur efficacité. L’enrichissement sonore apparaît comme une méthode prometteuse pour accompagner la mise en œuvre de passages à petite faune.