Défendre la capitale ottomane contre la menace russe : les fortifications d’Istanbul à la fin du XVIIIe siècle
Auteur / Autrice : | Hümeyra Bostan |
Direction : | Nicolas Vatin, Engin Deniz Akarlı |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire moderne et contemporaine |
Date : | Soutenance le 30/01/2020 |
Etablissement(s) : | Université Paris sciences et lettres en cotutelle avec İstanbul Şehir Üniversitesi |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale de l'École pratique des hautes études (Paris) |
Partenaire(s) de recherche : | Établissement de préparation de la thèse : École pratique des hautes études (Paris ; 1868-....) |
Laboratoire : Orient et Méditerranée (Ivry-sur-Seine, Val de Marne ; 2006-....) | |
Jury : | Président / Présidente : Zeynep Tarım Ertuğ |
Examinateurs / Examinatrices : Nicolas Vatin, Engin Deniz Akarlı, Zeynep Tarım Ertuğ, Kahraman Sakul, Émilie d' Orgeix, Gábor Ágoston | |
Rapporteur / Rapporteuse : Olivier Bouquet, Faruk Bilici |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Mots clés libres
Résumé
Cette thèse porte sur la fortification du Bosphore pour la défense d’Istanbul contre la menace russe à la fin du dix-huitième siècle. L’adaptation de nouvelles techniques de construction, la mise en place d’un système administratif permettant de gérer et de maintenir efficacement les défenses, ainsi que l’organisation du personnel militaire et des munitions dans les forteresses sont les sous-thèmes de la thèse. Les Ottomans ont estimé important de fortifier le détroit de la mer Noire face aux menaces russes et à la montée en puissance de l’armée russe. Ils ont accéléré leurs efforts pour prendre des mesures de sécurité en établissant de nouvelles forteresses et de nouvelles batteries le long des rives du Bosphore. La création d’une nouvelle unité administrative sous le nom de « Surintendance du Bosphore » témoigne de la prise de conscience de la gravité de la menace par les Ottomans face à la montée de la menace russe en mer Noire. Cette thèse aborde des questions différentes mais interdépendantes telles que la construction, l’administration et l’organisation militaire des forteresses avec une approche holistique. Gardant à l’esprit le problème plus général des réponses ottomanes aux défis technologiques et politiques auxquels ils ont été confrontés à la fin du XVIIIe siècle, cette étude examine les nouvelles techniques apportées aux Ottomans par les ingénieurs français, l’adaptation des Ottomans à l’innovation, des facteurs tels que le manque d’hommes qualifiés, de discipline et d’organisation dans les projets de construction. Cette recherche est fondée sur une grande variété de sources. Ainsi, une riche documentation d’archive provenant des Archives d’État ottomanes et des Archives militaires et diplomatiques françaises, ainsi que des mémoires d’ingénieurs français, de cartes et de plans ottomans et français ont été étudiés. Une analyse comparative de ces sources indique que les Ottomans ont joué un rôle décisif dans l’innovation dans leurs techniques de défense en collaboration avec des ingénieurs français, non dans un souci d’occidentalisation ni pour imiter les pratiques européennes, comme le supposent la plupart des auteurs de la littérature actuelle, mais en tant que décideurs et participants actifs, adaptant localement les connaissances techniques qu’ils choisirent d’adopter.