Thèse soutenue

Méthodes statistiques pour la détection de l'hétérogénéité intra-tumorale : défis et pertinence pour la prise en charge du cancer

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Auteur / Autrice : Judith Abecassis
Direction : Jean-Philippe VertFabien Reyal
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Bio-informatique
Date : Soutenance le 09/03/2020
Etablissement(s) : Université Paris sciences et lettres
Ecole(s) doctorale(s) : Ecole doctorale Ingénierie des Systèmes, Matériaux, Mécanique, Énergétique
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre de bio-informatique (Fontainebleau, Seine et Marne)
établissement de préparation de la thèse : École nationale supérieure des mines (Paris ; 1783-....)
Jury : Président / Présidente : Stefan Michiels
Examinateurs / Examinatrices : Jean-Philippe Vert, Fabien Reyal, Donate Weghorn
Rapporteurs / Rapporteuses : Alessandra Carbone, Florian Markowetz

Résumé

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L'obtention du répertoire des gènes de cancer mutés a été déterminant pour notre compréhension de la tumorigénèse. Cependant, les efforts menés pour caractériser les cancers au niveau génétique ne sont pas suffisants pour prédire la survie des patients, ou leur réponse aux traitements, ce qui est essentiel pour améliorer leur prise en charge. Cet échec est en partie attribué au caractère évolutif des cancers. En effet, comme toute population biologique capable d'acquérir des changements héréditaires, les cellules tumorales sont soumises à la sélection naturelle et la dérive génétique, résultant en une structure mosaique, dans laquelle coexistent plusieurs sous-clones ayant des génomes et des propriétés différentes. Cela a d'importantes conséquences sur les traitements anti-cancéreux, puisque ces sous-populations peuvent être sensibles ou résistantes à différentes thérapies, et de nouveaux phénotypes résistants peuvent continuer d'apparaître alors que la maladie continue à progresser. Un nombre importants de méthodes mathématiques ou statistiques a été développé pour détecter et mesurer l'hétérogénéité intra-tumorale (ITH), mais aucune évaluation systématique de leurs performances et de leur application clinique potentielle n'a été effectué. Notre première contribution a donc été de réaliser une étude des approches existantes pour détecter l'hétérogénéité intra-tumorale, pour permettre de naviguer plus facilement entre les idées sous-tendant ces approches. Nous avons aussi proposé un cadre pour analyser la robustesse de ces approches, et leur usage potentiel pour la stratification des patients. Cette enquête approfondie nous a aussi permis d'identifier un type de données encore non exploité pour la reconstruction de l'hétérogénéité intra-tumorale, et notre seconde contribution vise à combler ce manque. En effet, au-delà de la fréquence observée d'une mutation somatique dans un échantillon tumoral, qui permet de distinguer plusieurs clones, le contexte nucléotidique d'une mutation révèle les processus mutationnels causaux et non observables. Nous montrons, à la fois avec des données simulées et réelles la possibilité de modéliser ces deux aspects de l'évolution tumorale conjointement. En conclusion, nous mettons en évidence le besoin de renforcer l'intégration de données de nature ou d'origine multiples pour exploiter pleinement le potentiel de l'évolution tumorale dans la prise en charge clinique du cancer.