Thèse soutenue

Les limites de la perception : étude d'un concept scientifique

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Auteur / Autrice : Géraldine Carranante
Direction : Frédérique de Vignemont
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Philosophie
Date : Soutenance le 01/12/2020
Etablissement(s) : Université Paris sciences et lettres
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Lettres, Arts, Sciences humaines et sociales (Paris ; 2010-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut Jean-Nicod (Paris) (2002-....)
établissement de préparation de la thèse : École normale supérieure (Paris ; 1985-....)
Jury : Président / Présidente : Paul Égré
Examinateurs / Examinatrices : Frédérique de Vignemont, Paul Égré, Denis Forest, Susanna Siegel, Sebastian Watzl
Rapporteurs / Rapporteuses : Denis Forest, Susanna Siegel

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Les scientifiques tentent de découvrir les mécanismes mentaux qui nous permettent de voir, de sentir, de toucher, etc. Les théories sur la perception abondent et pourtant, la perception, en tant qu'objet scientifique, reste vague. Comment pouvons-nous savoir qu'un phénomène spécifique est un phénomène perceptuel ? Comment les scientifiques savent-ils qu'ils étudient la perception et non une autre activité de l'esprit ? Quelles sont les limites de la perception ? Ces questions ont des implications directes dans la pratique scientifique en laboratoire, en particulier dans l'interprétation des résultats expérimentaux. Elles sont également au cœur de plusieurs débats philosophiques tels que la pénétrabilité cognitive de la perception. L'objectif de cette thèse est de contribuer au débat sur les frontières de la perception par une étude du concept de perception au sein des sciences cognitives. J'explore en premier lieu la stratégie utilisée habituellement pour déterminer les limites de la perception, qui repose sur le présupposé que la perception constitue une espèce naturelle d'états mentaux. Dans un second temps, j'élabore une stratégie appelée « ingénierie conceptuelle ». J'y étudie la perception en tant que concept scientifique. Je montre qu'il existe quatre concepts différents de perception. Je défends que ces quatre concepts sont légitimes. Ce pluralisme conceptuel s'inscrit dans un processus de « fragmentation conceptuelle », processus courant lors de la maturation d'un domaine scientifique. Dans une troisième partie, j'étudie les fondements métaphysiques des limites de la perception. Je montre qu'il existe plusieurs manières de concevoir métaphysiquement les frontières de la perception, et que ce choix a une influence sur la manière dont les résultats empiriques sont interprétés. Enfin, dans une dernière partie, je défends que le concept de perception joue aujourd'hui un rôle de « concept organisationnel », dont la fonction principale est de guider, coordonner et intégrer la recherche interdisciplinaire sur la perception. Reconnaitre la place spécifique du concept de perception en science permet d'éviter les débats infructueux et d'enrichir les discussions scientifiques en présentant certaines théories comme complémentaires plutôt que rivales.