Au-delà des illusions introspectives, l'interface cerveau machine au service de l'étude de la conscience lors de la prise de décision
Auteur / Autrice : | Benjamin Rebouillat |
Direction : | Sid Kouider |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences cognitives |
Date : | Soutenance le 27/11/2020 |
Etablissement(s) : | Université Paris sciences et lettres |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Cerveau, cognition, comportement (Paris ; 1992-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire de sciences cognitives et psycholinguistique (1985-....) |
établissement de préparation de la thèse : École normale supérieure (Paris ; 1985-....) | |
Jury : | Président / Présidente : Valerian Chambon |
Examinateurs / Examinatrices : Sid Kouider, Valerian Chambon, Claire Sergent, Elisa Filevich, Lucie Charles | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Claire Sergent, Elisa Filevich |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Nous concevons d'ordinaire nos choix comme conscients et sous notre contrôle. Toutefois, de nombreuses études montrent que nos processus introspectifs sont largement illusoires. Dans notre première partie, nous proposons que l'introspection peut être conceptualisée comme un processus d'inférence hiérarchique, et nous avançons une nouvelle approche pour en étudier les mécanismes sous-jacents. À cette fin, nous employons un protocole de prise de décision dans lequel les sujets ne peuvent accéder ni à leurs informations motrices, ni à des informations de haut niveau. En outre, nous mesurons les signaux neuronaux impliqués dans la prise de décision ainsi que la conscience que les sujets ont de leurs décisions. Cette thèse se penche sur deux questions : Premièrement, sous quelles conditions peut-on être conscient de ses décisions ? Deuxièmement, pouvons-nous accéder à nos processus mentaux par l'introspection, ou cette dernière n'est-elle qu'une illusion ? Nos résultats suggèrent, qu'en dépit d'un sentiment de richesse subjective, nous n'avons qu'un accès partiel aux contenus de nos décisions. Si l'on peut savoir qu'une décision est imminente, son contenu échappe à la conscience. Toutefois, les sujets peuvent accéder à une représentation interne de leur choix a posteriori. Nos résultats soulignent cependant que cet accès reflète un processus intégratif au terme duquel notre introspection assimile à la fois des données internes et des informations exogènes. Les illusions introspectives sont dès lors les résultats d'une intégration déséquilibrée entre ces différents éléments. En conclusion, cette thèse offre de nouvelles perspectives ainsi que des outils méthodologiques pour l'étude de l'émergence de la conscience des décisions. Nos résultats convergent vers l'idée que la connaissance de soi est un processus d'inférence bayésien organisé hiérarchiquement et impliquant de multiples informations.