Thèse soutenue

Mécanismes de spécification des cellules gliales dans la niche neurogénique mammifère par des régulateurs de la réplication de l'ADN

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Gonzalo Ortiz Álvarez
Direction : Nathalie Spassky
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Neurosciences
Date : Soutenance le 04/09/2020
Etablissement(s) : Université Paris sciences et lettres
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Cerveau, cognition, comportement (Paris)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut de biologie de l'École normale supérieure (Paris ; 2010-....)
établissement de préparation de la thèse : École normale supérieure (Paris ; 1985-....)
Jury : Président / Présidente : José Arturo Londoño Vallejo
Examinateurs / Examinatrices : Nathalie Spassky, José Arturo Londoño Vallejo, Isabel Fariñas, Laure Bally-Cuif, Travis Stracker
Rapporteurs / Rapporteuses : Isabel Fariñas, Laure Bally-Cuif

Mots clés

FR  |  
EN

Résumé

FR  |  
EN

Le cerveau adulte des souris conserve une capacité à produire de nouveaux neurones tout au long de la vie, à partir de niches neurogéniques. Une d’entre elles est localisée dans la zone sous-ventriculaire et est composée de deux types de cellules gliales : les astrocytes (cellules souches neurales) et les cellules épendymaires multiciliées. Celles-ci sont des cellules fortement spécialisées qui présentent un groupe apical de centrioles à la base des cils motiles, dont le battement coordonné est à l’origine de fonctions indispensables pour la neurogenèse adulte, en particulier et l’homéostase du cerveau, de façon générale. Parmi ces fonctions essentielles, la circulation du liquide céphalorachidien pour support trophique, l’enlèvement des déchets ou guider la migration des neurones sont d’une grande importance. Donc, la compréhension des procès qui établissent la niche neurogénique est d’une grande valeur pour aborder quelques maladies du cerveau d’entre les plus sévères, comme l’hydrocéphalie, les affections neurodégénératives ou même les tumeurs engendrées dans les régions germinales. Mon travail de recherche doctorale a consisté à utiliser une technique de suivi du destin cellulaire et à déterminer que les progéniteurs épendymaires ne migrent pas. Cette connaissance était nécessaire pour l’utilisation de techniques de pointe d’analyse clonal. Alors, l’analyse à haute résolution d’un grand nombre de clones de la niche neurogénique visualisés avec la technique Brainbow, ainsi que la résolution au niveau cellulaire des modes de division des progéniteurs épendymaires, en utilisant les animaux transgéniques Mosaic Analysis with Double Markers, nous a révélé que : (i) les cellules épendymaires et les cellules souches neurales adultes appartiennent à un même lignage, (ii) elles sont nées via des divisions symétriques ou asymétriques, (iii) leur destin est modulé par des facteurs de la réplication de l’ADN, Geminin et GemC1, qui favorisent le destin souche ou épendymaire, respectivement. Nous avons ensuite élucidé les mécanismes cellulaires et moléculaires par lesquels GemC1 déclenche le destin épendymaire. Cette protéine, initialement décrite comme un facteur de promotion de la réplication de l’ADN, génère un phénotype d’arrêt de cycle en même temps que l’amplification centriolaire. Les progéniteurs épendymaires qui expriment GemC1 pausent leur cycle et inhibent ainsi leur entrée en mitose. Lors de la recherche d’un mécanisme qui pourrait déclencher cet arrêt, nous avons décrit comment GemC1 génère l’expression simultanée de gènes d’amplification centriolaire et croissance ciliaire, de progression et arrêt de cycle, et aussi un stress réplicatif mais, étonnamment, tout ça uniquement dans des cellules cyclantes. La présence de ce stress se traduit dans une plus haute fréquence de télomères dysfonctionnels, c’est-à-dire, des télomères colocalisés avec des signaux de dommage à l’ADN. De plus, lorsque nous avons surexprimé la télomérase, l’enzyme responsable du maintien de la longueur des télomères, nous avons observé un biais vers le destin de cellule souche adulte. Cela suggère que le dommage aux télomères ou leur protection pourrait être à la source de la différentiation terminal épendymaire ou un destin de cellule souche, respectivement. Ce travail permet de clarifier les mécanismes qui mènent à un destin épendymaire ou de cellules souches, avec des rôles inattendus des acteurs du cycle, les voies de signalisation de dommage cellulaire et la dynamique des télomères, qui sont habituellement associés aux cellules en cycle ou quiescentes, mais rarement à la différentiation.