Analyse théorique de la formation de réseaux et de la tarification des médicaments

Game-theoretical analysis of network formation and drug pricing

• Auteur / Autrice : Noémie Cabau
• Direction : Sidartha Gordon, Ming LI
• Type : Thèse de doctorat
• Discipline(s) : Sciences Economiques
• Date : Soutenance le 02/09/2020
• Etablissement(s) : Université Paris sciences et lettres en cotutelle avec Université Concordia (Montréal, Canada)
• Ecole(s) doctorale(s) : Ecole doctorale SDOSE (Paris)
• Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire d’Economie de Dauphine (Paris) - Laboratoire d'Economie de Dauphine / LEDa
• Partenaire(s) de recherche : établissement opérateur d'inscription : Université Paris Dauphine-PSL (1968-....) - Université Concordia (Montréal, Canada)
• Jury : Président / Présidente : Xiao Huang
• Jury : Examinateurs / Examinatrices : Sidartha Gordon, Ming LI, Xiao Huang, Francis Bloch, Nicolas Klein, Françoise Forges, Szilvia Papai
• Jury : Rapporteurs / Rapporteuses : Francis Bloch, Nicolas Klein

Mots clés

Mots clés contrôlés

Pharmacoéconomie

Fixation des prix

Industrie pharmaceutique

Mots clés libres

Théorie des jeux

Jeu de formation de réseau

Action collective

Négociations

Médicaments

Rabais secrets

Game theory

Game of network formation

Collective action

Negociations

Pharmaceuticals

Secret rebates

Résumé

Cette thèse est en trois chapitres. Le premier chapitre étudie un jeu statique et non coopératif de formation de réseau. Le réseau permet aux joueurs d'échanger de l'information avant de prendre une action collective. Le bénéfice de cette action est le même pour tous, ce qui confère au réseau la propriété de bien public. Les agents communiquent entre eux via leurs connections, et chacun choisit et paie les liens qu'il forme. Dans cet environnement, les décisions stratégiques en liens reposent sur la comparaison entre leur coût et leurs bénéfices sociaux. Le bénéfice social d'un lien est mesuré par le nombre d'agents qui communiquent via le dit lien. Lorsque le bénéfice de l'action collective ne dépend pas de la distance entre les agents, les réseaux Nash stricts sont des roues. Lorsque la distance joue un rôle, les candidats à l'équilibre sont des fleurs. Dans certains réseaux d'équilibre, des agents agissent en passager clandestin. De tels réseaux ne sont jamais socialement efficaces lorsque le bénéfice de l'action collective ne dépend pas de la distance. Néanmoins, ces réseaux peuvent être des optima de Pareto. Les autres chapitres sont co-écrits avec Sidartha Gordon. L'objectif du deuxième chapitre est de clarifier les fonctions des rabais secrets dans les négociations sur les prix des médicaments entre les fournisseurs et les pays. Pour une entreprise pharmaceutique, la confidentialité sur les prix de transaction évite que certains pays ne demandent des prix tout aussi avantageux que ceux obtenus par d'autres. Dans le deuxième chapitre, nous considérons un modèle avec deux pays qui négocient de façon séquentielle avec une entreprise. Un contrat entre l'entreprise et un pays est un accord sur un prix listé, que tout autre pays peut observer, et un rabais secret (confidentiel). Ainsi, un prix listé peut être plus ou moins informatif quant au prix que paie un pays pour lemédicament. Nous supposons que le pays qui négocie en premier a une préférencepour des prix listés bas et des rabais secrets faibles à prix net constant. Nous supposons que le dernier pays à négocier n'accepte jamais de payer un prix plus élevé que le prix listé qu'il observe dans le premier pays. Nous modélisons cette interaction et caractérisons l'ensemble des contrats prix listé rabais qui sont Pareto-optimaux et individuellement rationnels pour la firme et le premier pays qui négocie. Aussi, nous clarifions les conditions sous lesquelles des rabais secrets sont négociés. Un rabais secret est utilisé dans la première négociation si les marchés des deux pays sont relativement aussi rentables l'un que l'autre; et le montant du rabais secret dépend positivement du pouvoir de négociation d'un pays. Le troisième chapitre a pour objectif de rationaliser l'utilisation des rabais secrets via une asymétrie d'information entre les pays et une entreprise pharmaceutique. Nous proposons un jeu séquentiel, dans lequel deux pays négocient l'un après l'autre avec une entreprise, sans possibilité de négocier un rabais secret. L'entreprise détient une information privée sur la date de mise sur le marché d'un produit substitut. Cette information affecte ses préférences entre accepter une offre basse plus tôt et obtenir un prix plus élevé plus tard. L'information contenue dans le prix de transaction du pays qui négocie en premier est bénéfique au second pays, qui, in fine, paie le médicament moins cher grâce à cette information. Par anticipation, l'entreprise est réticente à accepter une offre basse du premier pays. Ce dernier bénéficie toujours de pouvoir conclure un accord confidentiel avec l'entreprise, ce que permet un rabais secret.

This thesis consists of three chapters. The first chapter presents a non-cooperative game of network formation. The network enables the agents to exchange information prior to taking a collective action. The return from this action is the same for all, thereby making the network a public good. Links allow the agents to communicate across the networks, and each of them pays for the links he initiates. In this environment, a player's decision in links results from the trade-off between their costs and their social benefits. The social benefit from a link is measured by the number of players that the link enables to connect. I assume that indirect (distant) connections may contribute less to the success of the collective action than direct ones. When the collective return does not depend on the distance between the agents, strict Nash networks are wheels that may or may not include all agents. When the distance plays a role, equilibrium candidates are flowers, which may or may not encompass all players: the existence of frictions during communication centralizes the connections around a single agent. In equilibrium, some players may free ride on the others' contributions in links. I show that when the collective return does not depend on the distances between the agents, no network that suffers from free riding is socially efficient. The second and third chapters are related to the pricing of pharmaceuticals, and are both co-written with Sidartha Gordon. The aim of the second chapter is to clarify the reasons for and functions of secret rebates in the negotiation on drug prices between suppliers and public payers (countries). For a pharmaceutical firm, hiding the price charged to a payer has a simple motivation: if negotiations are carried out sequentially, secrecy prevents subsequent countries from claiming for no less advantageous deals. In the second chapter, we consider a set-up with two countries which negotiate sequentially with a firm. A contract between the firm and a country consists of a list price, which is publicly observable, and a secret rebate. Depending on the amount of the secret rebate, the list price may be more or less informative about the price a country pays. We assume that the country which negotiates first has a preference towards low list prices and low rebates for a constant rebated price, and we suppose that the second country never accepts to pay more than the list price in the first country. We model this interaction, and we characterize the set of Pareto-optimal and individually rational trades between the first country and the firm. Moreover, we provide conditions under which such trades involve secret rebates. A secret rebate is used in the first negotiation when both markets are sufficiently profitable each in isolation, and the amount of the secret rebate depends positively on the country’s negotiating power. The aim of the third chapter is to rationalize the use of secret rebates during the negotiations on drug prices via an asymmetry of information between the countries and a firm. We propose a sequential game where two countries negotiate sequentially with a pharmaceutical company, without the possibility of negotiating a secret rebate. The firm holds private information on the date of the market release of a superior substitute, which affects its willingness to accept a lower price in exchange for an earlier deal. The information contained in the transaction price of the country which negotiates first enables the second one to extract a greater surplus from its negotiation. As a result, if it is farsighted, the firm is more reluctant to accept a low offer from the first country. The latter gets a lower payoff than that it could earn by concealing the details of its deal with the firm from the subsequent country. A high list price coupled with a secret rebate is then an attractive option for the first country and the firm.