Thèse soutenue

Mobilité urbaine et transition écomobile dans les villes de Norvège : Oslo et Tromso

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Auteur / Autrice : Grégoire Tortosa
Direction : Marc Galochet
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Géographie
Date : Soutenance le 20/11/2020
Etablissement(s) : Valenciennes, Université Polytechnique Hauts-de-France
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences économiques, sociales, de l'aménagement et du management (Lille ; 1992-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre de recherche interdisciplinaire en sciences de la société (Valenciennes, Nord ; 2020-2021)
Jury : Président / Présidente : Pierre Zembri
Examinateurs / Examinatrices : Marc Galochet, Xavier Bernier, Harri Veivo, Elodie Castex, Frédéric Héran
Rapporteurs / Rapporteuses : Xavier Bernier, Harri Veivo

Résumé

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En passant du paradigme de la « ville automobile » à une approche urbaine « omnimodale », ouverte à tous les modes de transports, les villes norvégiennes sont entrées dans une phase de transition écomobile. Celle-ci s’inscrit dans un changement de paradigme urbain, plus vaste, en passant du modèle de l’urbanisme moderne au projet de la ville durable. Cette thèse remonte aux origines historiques de la transition et tente de comprendre comment elle s’inscrit et se diffuse dans les territoires urbains norvégiens. Pour cela, une analyse à plusieurs échelles est menée. L’étude propose une reconstitution des politiques publiques urbaines d’aménagement et de transport, au service de la transition, à l’échelle du pays et de deux de ses grandes villes, Oslo et Tromsø. Elle tente de comprendre quand et comment le paradigme du développement durable a été traduit dans les politiques nationales et locales d’aménagement, et de quelle manière il est entré en résonance dans le processus de transition écomobile. L’évolution des pratiques de mobilité urbaine en Norvège est appréhendée, à différentes échelles, à travers une étude statistique, complétée par un travail d’observation, réalisé à Oslo et Tromsø, dont l’objectif est d’analyser la traduction spatiale de la transition, dans l’espace public. De plus, la rétrospective géohistorique menée dans ces deux villes replace la transition dans la morphogénèse urbaine. Cette thèse met en avant les décalages spatio-temporels, intra et interurbains, en matière d’intensité et de rythme de la transition. Elle remet en question le statut de modèle, souvent accordé au pays. Elle revient sur les visions qui ont orienté le changement, sur les difficultés surmontées, sur les opportunités saisies et sur les paradoxes du cas norvégien. Dans une mise en perspective européenne, cette thèse de doctorat pointe, également, les singularités de la Norvège en matière de conception, de partage et d’apaisement de l’espace public. Dépassant le champ de la géographie urbaine, cette recherche mobilise aussi la géographie sociale. Elle mène une réflexion plus large, en replaçant la notion de durabilité dans le contexte socioculturel nordique. En questionnant le rapport entre urbanité, « norvégianité » et « européanité », elle révèle une nouvelle dimension à la transition écomobile norvégienne. Celle-ci semble répondre à une volonté d’urbanité, à travers une « réhumanisation » ou une « européanisation » de la ville, reléguant l’environnement à une considération secondaire. La transition devient alors un vecteur de métropolisation, pour une société périphérique, culturellement mal à l’aise avec l’urbanité et soucieuse de son intégration régionale, européenne et mondiale.