Thèse soutenue

Détection automatisée de signaux en pharmacovigilance chez la femme enceinte à partir de bases médico-administratives

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Romain Demailly
Direction : Pascale Tubert-Bitter
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Santé publique - épidémiologie
Date : Soutenance le 03/03/2020
Etablissement(s) : université Paris-Saclay
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Santé Publique (Le Kremlin-Bicêtre, Val-de-Marne ; 2015-...)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre de recherche en épidémiologie et santé des populations (Villejuif, Val-de-Marne ; 2010-....)
référent : Université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines (1991-....)
Jury : Président / Présidente : Mahmoud Zureik
Examinateurs / Examinatrices : Jean-Christophe Thalabard, Christine Damase-Michel, Ismaïl Ahmed, Francesco Salvo, Damien Subtil
Rapporteurs / Rapporteuses : Jean-Christophe Thalabard, Christine Damase-Michel

Résumé

FR  |  
EN

L’utilisation des médicaments est souvent nécessaire au cours de la grossesse malgré un manque de connaissance de leurs effets indésirables sur la grossesse ou le fœtus. L’identification des effets indésirables des médicaments commercialisés au moyen d’outils statistiques de détection de signaux repose classiquement sur l’exploitation de grandes bases de notifications spontanées dans lesquelles le statut de grossesse est peu présent. Les bases médico-administratives sont de plus en plus utilisées en pharmacoépidémiologie y compris chez la femme enceinte. Elles sont donc potentiellement intéressantes pour une pharmacovigilance automatisée. En France, le Système National des Données de Santé couvre la quasi-totalité de la population française et les travaux de la thèse portent sur l’exploitation de son échantillon permanent, l’Echantillon Généraliste des Bénéficiaires. Le premier axe décrit la prescription des médicaments chez la femme enceinte et plus particulièrement les médicaments tératogènes ou fœtotoxiques et les supplémentations recommandées au cours de la grossesse. Nous trouvons que les femmes enceintes se voient délivrer beaucoup de médicaments au cours de la grossesse. Les médicaments à risque connu sont peu délivrés et les supplémentations recommandées sont en augmentation durant la période d’étude. Les femmes enceintes ayant de faibles revenus ont plus de délivrances de médicaments mais ont moins de délivrances de supplémentations. Le deuxième axe porte sur le développement d’une méthodologie de détection de signal basée sur l’utilisation du score de propension ou du score pronostique en grande dimension. Cette méthodologie, déclinée en 21 modalités, est appliquée pour identifier des médicaments possiblement associés à une augmentation du risque de prématurité. Un critère de détection dérivé de ces scores, le p-RD (p-value relative decrease), est proposé et sa pertinence est évaluée grâce à un ensemble de référence créé à partir d’une revue manuelle de la littérature de MEDLINE complétée par une expertise pharmacologique. Les résultats montrent que l’utilisation du p-RD dérivé du score pronostique permet de mieux prendre en compte la confusion et de limiter les biais d’indication et protopathique. Pour le troisième axe, le p-RD est appliqué à vingt pathologies spécifiques ou non de la grossesse et combiné à un requêtage automatisé des mots-clés MeSH des articles de MEDLINE. La pertinence des signaux générés par le p-RD dépend à la fois de fréquence de l’exposition médicamenteuse et de la pathologie et du fait que la pathologie soit bien caractérisée. Le requêtage automatisé permet une annotation facilitée des effets indésirables médicamenteux connus. En conclusion, cette thèse montre l’intérêt des données médico-administratives pour analyser l’évolution de la prescription de médicaments au cours de la grossesse et pour la détection de signaux en pharmacovigilance chez la femme enceinte.