Les « frontières » de l’ordre carcéral : Affectation, négociation des identités et surveillance en maison d’arrêt
| Auteur / Autrice : | Manon Veaudor |
| Direction : | Jacques de Maillard, Christian Mouhanna |
| Type : | Thèse de doctorat |
| Discipline(s) : | Sciences politiques |
| Date : | Soutenance le 08/09/2020 |
| Etablissement(s) : | université Paris-Saclay |
| Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sciences sociales et humanités (Versailles ; 2020-....) |
| Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre de recherches sociologiques sur le droit et les institutions pénales (Guyancourt, Yvelines ; 1983-....) |
| Référent : Université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines (1991-....) | |
| Jury : | Président / Présidente : Pascale Laborier |
| Examinateurs / Examinatrices : Gilles Chantraine, Martine Kaluzsynski, Camille Hamidi | |
| Rapporteurs / Rapporteuses : Gilles Chantraine, Martine Kaluzsynski |
Mots clés
Résumé
Résumé : Cette thèse porte sur les pratiques d’affectation des détenus à l’intérieur des maisons d’arrêt. À partir d’une enquête ethnographique dans deux établissements pour hommes, elle interroge les modalités de production de l’ordre à l’appui de l’observation des pratiques des surveillant•es pénitentiaires, à travers les manières de classer, de catégoriser, d’affecter et de surveiller les détenus. L’analyse met également en regard les pratiques observées avec les points de vue des détenus. En combinant l’étude des modes d’identification de ces derniers avec celles des modes d’organisation des secteurs de détention, elle montre que la gestion de l’espace façonne également les « carrières » individuelles au sein de l’institution.Elle analyse pour cela les modalités de gestion de l’ordre carcéral en lien avec l’environnement extérieur, et notamment les territoires d’origine des détenus. Dans cette perspective, trois entrées sont privilégiées : l’une porte sur l’étude du quartier arrivants, l’autre sur les pratiques d’affectation telle que mises en place et perçues ; la troisième, enfin, s’intéresse à l’implantation du renseignement pénitentiaire. Ces points d’entrée permettent de saisir la façon dont les pratiques et les catégories pénitentiaires sélectionnent des informations sur l’environnement extérieur mais également sur les parcours antérieurs des détenus. On interrogera donc sous cet angle la reconfiguration des pratiques de surveillance à l’aune des réformes contemporaines de l’enfermement pénal. Le matériau mobilisé est issu d’une enquête de neuf mois dans deux maisons d’arrêt de régions différentes. Il combine l’observation des pratiques professionnelles en détention et au sein des commissions pluridisciplinaires d’affectation. Il se compose également d’entretiens semi-directifs menés auprès de détenus, de personnels de surveillance et de direction.