Thèse soutenue

Etude d'un transducteur magnétoélectrique pour la télé-alimentation des implants médicaux

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Auteur / Autrice : Giulia Rizzo
Direction : Elie Lefeuvre
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Electronique et Optoélectronique, Nano- et Microtechnologies
Date : Soutenance le 18/12/2020
Etablissement(s) : université Paris-Saclay
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Electrical, optical, bio : physics and engineering (Orsay, Essonne ; 2015-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre de nanosciences et de nanotechnologies (Palaiseau, Essonne ; 2016-....)
référent : Université Paris-Saclay. Faculté des sciences d’Orsay (Essonne ; 2020-....)
Entreprise : ValoTec
Jury : Président / Présidente : Adrien Badel
Examinateurs / Examinatrices : Mickaël Lallart, Hakeim Talleb, Ilangko Balasingham, Vincent Loyau
Rapporteurs / Rapporteuses : Mickaël Lallart, Hakeim Talleb

Résumé

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Actuellement, le marché des implants offre milliers de dispositifs différents pour diagnostiquer, traiter et suivre le patient. Dans la dernière décennie, d'importants travaux de recherche ont permis de rendre les dispositifs implantés plus durables et moins invasifs. La source d'énergie la plus utilisée reste néanmoins la pile électrochimique à usage unique. Pour un implant à long terme, il est nécessaire de remplacer la pile déchargée, ce qui nécessite une intervention chirurgicale coûteuse et invasive. Pour résoudre ces problèmes, deux approches ont été récemment proposées, la première consiste à utiliser l'énergie biomécanique du corps, et la deuxième consiste à transmettre de l'énergie depuis l'extérieur du corps humain. Dans le premier cas, par exemple, il est possible d'alimenter la nouvelle génération de pacemaker avec un MEMS piézoélectrique en utilisant l’énergie mécanique fournie par les battements cardiaques. Dans le deuxième cas, la télé-alimentation par induction entre deux bobines (l'une dans l'implant, l'autre à l'extérieur du corps) est une technologie de plus en plus répandue dans le secteur biomédical. Une différence importante entre ces deux techniques concerne les niveaux de puissance atteints : quelques µW pour la récupération d'énergie, et de quelques mW au W pour la télé-alimentation. Durant cette thèse, une nouvelle technologie de télé-alimentation a été développée. Le système considéré est constitué de deux blocs principaux, l'émetteur (situé à l’extérieur du corps) et le récepteur (situé dans l'implant). L'émetteur est constitué d’une bobine, sur laquelle il y a peu de contraintes en termes de taille et de position sur le corps. Le récepteur est un transducteur magnétoélectrique (ME). L’utilisation de ce système ME est notamment motivée par la possibilité de s’affranchir -au moins en partie- des contraintes d'alignement du système classique de bobine-bobine, alignement difficile à assurer dans le cas des dispositifs implantables. Le transducteur ME considéré est un composite constitué de matériaux piézoélectriques et magnétostrictifs. L’élément magnétostrictif a la propriété de se déformer mécaniquement, lorsqu'il est exposé à un champ magnétique. L’élément piézoélectrique se polarise et crée un champ électrique sous l’effet d’une contrainte mécanique. Ainsi, lorsque la bobine émettrice génère un champ magnétique, à la résonance, elle crée une déformation élastique du matériau magnétostrictif. Cette déformation mécanique est transmise à la couche piézoélectrique, dans laquelle apparaît un champ électrique, générant ainsi une tension électrique. Grâce à cette conversion magnéto-mécano-électrique, l'implant médical peut être alimenté ou rechargé. Pendant cette thèse, des transducteurs de différentes dimensions ont été réalisés et testés : 10mm et 16mm de diamètre, et de 2 à 5 mm d’épaisseur. Parmi de nombreux résultats de caractérisation, un résultat très intéressant montre qu’à diamètre égal les transducteurs les plus minces avec une fraction volumique de matériau magnétostrictif plus importante permettent d’atteindre des puissances plus importantes qu’avec des échantillons plus épais et dont la fraction volumique de matériau magnétostrictif plus faible. Ce résultat ouvre d’intéressantes perspectives pour la miniaturisation de transducteurs ME tout en conservant une efficacité satisfaisante dans le transfert d'énergie. Concernant les tests in vitro, les résultats obtenus sont très prometteurs, montrant des puissances suffisantes pour recharger un implant jusqu'à 20 mm de distance de la bobine émettrice, dans l'orientation la plus défavorable. Un tel résultat est impossible à obtenir dans le cas d’un système bobine-bobine dans la position la plus défavorable (bobines perpendiculaires).En conclusion, les résultats obtenus présentent des perspectives très intéressantes pour la télé-alimentation, en termes de dispositifs miniaturisés et d'adaptabilité à la localisation des dispositifs médicaux implantés.