Thèse soutenue

Étude de la composante génétique de la variabilité des infections palustres simples : Approche génome entier dans deux cohortes de jeunes enfants au Bénin

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Auteur / Autrice : Jacqueline Milet
Direction : Hervé Perdry
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Santé publique - génétique statistique
Date : Soutenance le 20/11/2020
Etablissement(s) : université Paris-Saclay
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Santé Publique (Le Kremlin-Bicêtre, Val-de-Marne ; 2015-...)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre de recherche en épidémiologie et santé des populations (Villejuif, Val-de-Marne ; 2010-....) - Mère et enfant en milieu tropical : pathogènes, système de santé et transition épidémiologique (Paris ; 2010-...)
référent : Université Paris-Saclay. Faculté de médecine (Le Kremlin-Bicêtre, Val-de-Marne ; 2020-....)
Jury : Président / Présidente : André Garcia
Examinateurs / Examinatrices : Pascal Rihet, Aurélie Cobat, Céline Bellenguez, Alexis Elbaz, Alicia Sanchez-Mazas, Audrey Sabbagh
Rapporteurs / Rapporteuses : Pascal Rihet, Aurélie Cobat

Résumé

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Malgré les moyens importants de prévention et de lutte mis en place ces dernières années, le paludisme reste dévastateur avec près d’un demi-million de décès par an (405 000 en 2018, d'après le dernier rapport de l'OMS). Le rôle clé joué par les facteurs génétiques de l’hôte dans la susceptibilité et la sévérité de la maladie est admis aujourd'hui. Cependant, les bases moléculaires de la sensibilité/résistance au paludisme restent encore mal connues. Ces dix dernières années, les efforts de recherches pour l’identification de gènes impliqués dans la sensibilité au paludisme à P. falciparum se sont concentrés sur les formes graves de paludisme, avec plusieurs plusieurs études d’association sur l’ensemble du génome (Genome-Wide Association Study ou GWAS) publiées. Ce manuscrit porte sur l’extension de cette approche aux formes simples du paludisme, au travers de l’étude d’association génome entier de deux cohortes de nouveau-nés au Sud Bénin (au total 800 enfants), suivis pendant 18-24 mois par l’UMR261 (MERIT IRD/Université de Paris). Dans une première partie nous présentons les résultats de la première GWAS réalisée sur les formes simples de paludisme dans ces deux cohortes. L’association a été testée avec la récurrence des accès palustres et la récurrence de l’ensemble des infections (incluant les accès palustres et les infections asymptomatiques) en prenant en compte un risque environnemental estimé au niveau individuel. Elle met en évidence plusieurs signaux d’association forts, en lien avec des gènes dont la fonction biologique est pertinente pour le paludisme (notamment PTPRT, MYLK4, UROC1 et ACER3). La forte variabilité génétique présente au sein des populations africaines a nécessité de prendre en compte l’effet de confusion potentiel de la structure de population. Dans l’étude les formes simples de paludisme, une approche en deux étapes a été utilisée, le modèle de Cox mixte, utilisé pour l’analyse des données longitudinales, n’étant pas applicable à l’ensemble du génome du fait du temps de calcul nécessaire. Un modèle de Cox mixte a été appliqué pour construire un « effet individuel » ajusté sur les covariables, puis un modèle mixte linéaire pour tester l’association avec les polymorphismes du génome. Ceci nous a conduits à nous intéresser plus généralement aux modèles mixtes non-linéaires. Deux méthodes permettant l’estimation de l’effet des polymorphismes avec le modèle logistique mixte sont proposées, qui pourront être dans le futur généralisé à d’autres modèles, dont le modèle de Cox. Dans une dernière partie, le paludisme ayant constitué une des plus fortes pressions de sélection que l’homme ait connue dans son histoire récente, nous explorons la possibilité d’exploiter l’information de sélection naturelle pour augmenter la puissance de l’analyse, et améliorer la détection des signaux d’association. L’analyse des signaux de sélection positive récente sur l’ensemble du génome a été réalisée avec plusieurs méthodes basées sur les haplotypes longs ((iHS, nsL and XP-EHH). Celle-ci met en évidence plusieurs régions chromosomiques d’intérêt potentiel où les signaux d’association et de sélection co-localisent ; mais confirme également la difficulté à mettre en évidence les signaux de sélection liés au paludisme avec les outils disponibles actuellement.