Thèse soutenue

Sonder les processus qui conduisent à la formation d'étoiles locales et distantes dans les galaxies à travers la poussière et les molécules

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Auteur / Autrice : Luwenjia Zhou
Direction : David ElbazYong Shi
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Astronomie et Astrophysique
Date : Soutenance le 13/11/2020
Etablissement(s) : université Paris-Saclay en cotutelle avec Nanjing University (Chine)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Astronomie et astrophysique d'Île-de-France (Meudon, Hauts-de-Seine ; 1992-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Astrophysique Instrumentation Modélisation (Gif-sur-Yvette, Essonne ; 2005-....) - Nanjing University. School of Astronomy and Space Science (Chine)
référent : Université Paris-Saclay. Faculté des sciences d’Orsay (Essonne ; 2020-....)
Jury : Président / Présidente : Hervé Dole
Examinateurs / Examinatrices : Yiping Ao, Bunyo Hatsukade, Véronique Buat, Xu Kong, Xianzhong Zheng
Rapporteurs / Rapporteuses : Yiping Ao, Bunyo Hatsukade

Résumé

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Les études sur l'évolution des galaxies ont été révolutionnées au cours des dernières décennies grâce aux nouveau télescopes et aux instruments de pointe. Les interféromètres Herschel, ALMA et NOEMA permettent d'observer l'émission des poussières tracant la formation des étoiles, invisible dans les bandes infrarouges proche observées par les télescopes optiques. Dans cette thèse, je me concentre sur la formation des étoiles aux grandes échelles des galaxies (~kpc). En utilisant les données des téléscopes Herschel, ALMA, NOEMA, et SAMI IFU, ma thèse tente de mettre en lumière les questions suivantes : (1) Comment les premières galaxies ont-elles formé des étoiles à partir du gaz contenant peu de métaux ? (2) Comment les galaxies massives du début de l'Univers ont-elles rapidement constitué leur masse et finalement cessé de former des étoiles ? (3) Quel est le rôle joué par les environnements dans lesquels elles résident ? (4) Comment la rétroaction de la formation des étoiles affecte-t-elle la cinématique des galaxies ? Premièrement, je présente l'étude de six galaxies optiquement sombres extraites de l'étude GOODS-ALMA (la plus grande étude cosmologique à 1,1m) dont le décalage vers le rouge est supérieur à z=3. Je présente des preuves que quatre d'entre elles appartiennent à la même surdensité de galaxies, situé à z~3.5. L'une d'entre elles, AGS24, est la galaxie la plus massive, sans noyau galactique actif et situé à z>3. Cette dernière se situe également au centre du pic de densité de surface des galaxies, suggèrant que la surdensité environnante est un proto-amas en cours de virialisation et qu'AGS24 est un candidat progéniteur d'un futur amas de galaxie plus brillant. Deuxièmement, en me basant sur une observation NOEMA, j'ai étudié la teneur en gaz moléculaire dans IZw18, l'une des galaxies les plus pauvres en métal de l'Univers local. J'ai obtenu une limite supérieure d'émission de CO(J=2-1) qui est dix fois plus faible que précédemment déterminée, ceci malgré la forte activité de formation d'étoiles. Sa faible teneur en CO (par rapport à sa luminosité infrarouge), son taux de formation d'étoiles, et sa luminosité [CII] indiquent un changement drastique dans la structure du MIS (environ quelques pourcents de la métallicité solaire). En particulier, la luminosité élevée [CII] par rapport au CO implique un réservoir moléculaire plus important que l'émetteur de CO dans l'IZw18. Troisièmement, mes travaux sur les sources d'énergie des mouvements turbulents montrent qu'à des échelles inférieures au kpc, les galaxies locales formant des étoiles du relevé SAMI présentent une distribution plate de la dispersion de vitesse du gaz ionisé en fonction de la densité de surface du taux de formation d'étoiles. Cependant, le plancher de dispersion de vitesse est plus élevé que ce que prédisent les modèles "feedback-driven". Cela suggère que des sources supplémentaires à la rétroaction de formation d'étoiles entraînent des mouvements aléatoires du MIS dans les galaxies formant des étoiles.Enfin, je présente mes travaux sur l'émission de poussières spatiallement résolue des galaxies extrêmement pauvres en métaux observées par Herschel. Ces galaxies présentent des températures de poussière plus élevées et des indices d'émissivité plus faibles que ceux des galaxies spirales. Environ la moitié de l'émission à 100um provient de la poussière chaude (50K), par opposition à la composante froide (~20K) de la poussière. Les couleurs de l'infrarouge lointain sont toutes liées aux densités de surface des jeunes étoiles, mais pas aux densités de surface des masses stellaires. Cela suggère que leur poussière (70~350μm) est principalement chauffée par le rayonnement des jeunes étoiles.