Thèse soutenue

Optimisation de l'accumulation de positons dans l'expérience GBAR et étude de la propulsion spatiale à antimatière

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Auteur / Autrice : Samuel Niang
Direction : Boris TuchmingPatrice Pérez
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Physique des particules
Date : Soutenance le 08/12/2020
Etablissement(s) : université Paris-Saclay
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Particules, hadrons, énergie et noyau : instrumentation, imagerie, cosmos et simulation (Orsay, Essonne ; 2015-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Département de physique des particules (Gif-sur-Yvette, Essonne)
Référent : Université Paris-Saclay. Faculté des sciences d’Orsay (Essonne ; 2020-....)
Jury : Président / Présidente : Mohammed Reza Ansari Foumani
Examinateurs / Examinatrices : Alexandre Obertelli, David Cassidy, Roland Lehoucq, Gerda Neyens, Martina Knoop
Rapporteurs / Rapporteuses : Alexandre Obertelli, David Cassidy

Résumé

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Le but de l'expérience GBAR est de déterminer l'effet de la gravité sur des atomes d'anti-hydrogène. Les atomes d'anti-hydrogène sont créés en neutralisant des ions anti-hydrogène grâce à un faisceau laser. Un ion d'anti-hydrogène étant produit par la capture de deux positons par un antiproton volant dans un nuage de positronium. Pour cela, 10 x 10¹⁰ positons doivent être envoyés sur une cible de silicate nanoporeuse de laquelle va ressortir le nuage de positronium. Les positons sont produits par un LINAC (accélérateur linéaire), accélérant des électrons à 9 MeV sur une cible de tungsten. Ce processus fournissant 3 x 10⁷ positons par seconde, les positons doivent être accumulés. Ils sont dans un premier temps accumulés et refroidis dans un Piège à Gas Tampon. Il s'agit d'un piège de Penning divisé en 3 étages, dans lequel de faibles pressions de gas (N₂ et CO₂) on été insérés, permettant la perte d'énergie des positons incidents par collisions inélastiques. Ils sont d'abord accumulés, dans le second étage pendant 100 ms avec un taux de piégeage d'environ 1,7 x 10⁶ positons par seconde. Après quoi, ils sont transférés dans le troisième étage du piège. Cette opération de piégeage-transfert est répétée 10 fois ce qui fournit en sortie de ce premier piège 1.5 x 10⁶ positon chaque 1.1 s (il y a une perte de positons pendant cette opération de stockage et 100 ms sont ajoutées pour une compression radiale en fin de processus). Ce nouveau paquet de positons est donc prêt à être transféré dans le second piège de l'expérience.Ce second piège est un piège de Penning munit d'un électro-aimant de 5 T, permettant de piéger de grande quantités de particules chargées sur une période de plusieurs heures. Ce piège a d'abord été testé avec des électrons, en confinant des plasmas allant jusqu'à 5 x 10⁹ particules. Ces expériences nous ont amenés à comprendre qu'il y avait un problème quant à l'alignement des électrodes avec le champ magnétique. Problème qui n'a pas pu être résolu jusqu'à présent. Cependant, une situation acceptable a été trouvée, permettant ainsi de re-piéger les positons venant du premier piège avec une efficacité de 66%. Ainsi, 1 x 10⁹ positons ont pu être piégés en 1100 s. Il s'agit un résultat très prometteur pour l'expérience GBAR. A présent, il s'agit de faire 10 fois plus et 10 fois plus vite, pour accumuler assez de positons chaque fois que le décélérateur ELENA fournit un paquet d'antiprotons (chaque 100 s).Nous avons aussi étudiés la possibilité de propulser une fusée en utilisant de l'antimatière. En effet, la réaction d'annihilation matière-antimatière fournit une quantité d'énergie par unité de masse défiant toute concurrence. Nous avons particulièrement étudié le cas de la réaction proton-antiprotons en présence d'un fort champ magnétique. Le champ magnétique ayant pour but de diriger les particules chargées pour créer une force de poussée, fournissant alors un carburant quittant la fusée à une vitesse proche de celle de la lumière. Pour cette étude, un simulateur se basant sur la bibliothèque GEANT4 a été développé. D'après nos simulation, il est alors possible d'obtenir un moteur donnant une impulsion spécifique d'environ 0.5 c/g, c'est-à-dire, 1.5 x 10⁷ (avec c la vitesse de lumière et g l'accélération de pesanteur terrestre), ce qui est démesuré comparé à l'impulsion spécifique des moteurs propulsant les fusées les plus récentes (434 s pour Vulcain, propulsant Ariane 5). Cependant, ce modèle suppose la possibilité de produire et stocker des quantités macroscopiques d'antiproton, ce qui demeure une limite qui se pourrait être infranchissable. Également, ce modèle engendre une grande quantité de rayon gamma et il reste à trouver une solution pour évacuer leur énergie.