Thèse soutenue

Modélisation de l'évolution de la microstructure induite par des gaz dans l'acier ODS-EUROFER par implantation ionique à haute dose d'hélium et d'hydrogène

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Auteur / Autrice : Olga Emelianova
Direction : Aurélie GentilsMaria GanchenkovaVladimir Borodin
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Énergie nucléaire
Date : Soutenance le 27/11/2020
Etablissement(s) : université Paris-Saclay en cotutelle avec National Research Nuclear University MEPhI (Moscou)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Particules, hadrons, énergie et noyau : instrumentation, imagerie, cosmos et simulation (Orsay, Essonne ; 2015-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire de physique des deux infinis Irène Joliot-Curie (2020-....) - Institute of Nuclear Physics and Engineering (Moscou)
Référent : Faculté des sciences d'Orsay
Jury : Président / Présidente : Frederico Garrido
Examinateurs / Examinatrices : Marie-Laure David, Robin Schaeublin, Michael P. Short, Pavel Vladimirov
Rapporteur / Rapporteuse : Marie-Laure David, Robin Schaeublin

Résumé

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Les aciers ferritiques-martensitiques renforcés par dispersion d'oxydes (ODS) sont des matériaux de structure de haute performance pour les futures installations nucléaires de fission et de fusion. Un problème important pour la performance de ces aciers sous irradiation est leur résistance aux effets néfastes des gaz de transmutation, l'hélium et l'hydrogène, avec une attention particulière aux effets liés à la forte densité de nanoparticules d'oxyde. L'objectif de la thèse est une étude systématique et fondamentale de l’évolution de la microstructure induite par les gaz légers dans les aciers ODS ferritiques-martensitiques en fonction de la teneur en gaz accumulée, du taux d'endommagement et de la température, en accordant une attention particulière au rôle des nanoparticules d'oxyde. L'approche expérimentale utilisée a consisté à saturer des échantillons avec différentes quantités d'hélium et d'hydrogène, par implantation ionique à JANNuS-Orsay, dans des conditions bien contrôlées. Le matériau de référence utilisé était l'acier ODS-EUROFER. Les modifications microstructurales accompagnant l'accumulation de gaz ont été révélées par microscopie électronique à transmission. Pour une meilleure compréhension des mécanismes d’interaction de l’hélium avec les nanoparticules d’oxyde, les expériences ont été complétées par des implantations ioniques dans un système modèle de couches minces Y₂O₃/FeCr, et par une modélisation analytique et numérique pertinente. Cependant, leurs contributions au gonflement sont généralement relativement mineures par rapport aux autres populations de bulles. Au contraire, les grosses bulles comportent le risque d'une transition accélérée d’une bulle à une cavité dans des conditions défavorables, ce qui provoque un gonflement non contrôlé des cavités. La viabilité d'un tel effet a été démontrée dans des expériences d'implantation d’ions He et d’irradiation d’ions Au simultanées, et quantifiée à l'aide d'une modélisation analytique. Lors de l'implantation séquentielle d'hélium et d'hydrogène dans l'acier ODS-EUROFER, une augmentation notable de l'absorption d'hydrogène a été observée par rapport à l'acier ne contenant pas d’oxyde. Cependant, la résistance globale à l’irradiation de l'acier n'a été que faiblement influencée par l'hydrogène, aussi bien dans l'acier ODS-EUROFER que dans le système modèle Y₂O₃/FeCr. Les effets visibles de l'hydrogène sur la microstructure des bulles étaient mineurs et ne se manifestaient qu'après l'implantation d’H à température ambiante. En résumé, l’acier ODS s’avère résistant au gonflement jusqu’à des niveaux très élevés d’hélium et d’hydrogène accumulés. La présence de nano-oxydes à haute densité est généralement bénéfique pour la tolérance à l’irradiation de l'acier, mais leur influence n'est pas aussi forte que celle attendue. Le piégeage de l’hydrogène dans les bulles d’hélium ne présente aucun risque potentiel pour la tolérance à l’irradiation de l’acier ODS dans les conditions expérimentales étudiées.