Thèse soutenue

Synthèse et caractérisations d'oxydes de molybdate pour des applications environnementales et/ou énergétiques

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Auteur / Autrice : Thamer Aloui
Direction : Chouki ZerroukiSamir Guermazi
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Physique
Date : Soutenance le 06/03/2020
Etablissement(s) : université Paris-Saclay en cotutelle avec Université de Sfax (Tunisie)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Electrical, optical, bio : physics and engineering (Orsay, Essonne ; 2015-....)
Partenaire(s) de recherche : Référent : École normale supérieure Paris-Saclay (Gif-sur-Yvette, Essonne ; 1912-....)
Laboratoire : Systèmes et applications des technologies de l'information et de l'énergie (Gif-sur-Yvette, Essonne ; 2002-....)
Jury : Président / Présidente : Mohamed Ellouze
Examinateurs / Examinatrices : Abdelillah El Hdiy, Mosbah Amlouk, Najla Fourati-Ennouri, Philippe Jonnard, Hajer Guermazi
Rapporteur / Rapporteuse : Abdelillah El Hdiy, Mosbah Amlouk

Résumé

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Ce travail s’inscrit dans un contexte de développement de procédés avancés et verts pour la production d’énergie et/ou la protection de l’environnement. Dans cette finalité, des oxydes ternaires à bases de métaux de transition ont été synthétisés au laboratoire par la méthode de coprécipitation. Il s’agit de particules de molybdates bifonctionnelles de type AMoO4 (A = Co, Ni et Cd), dont nous avons cherché à en maitriser les paramètres clés qui permettent de moduler les tailles et/ou formes tout en nous assurant une meilleure reproductibilité du procédé de synthèse. Différentes techniques de caractérisation structurale, topographique et chimique (DRX, FTIR, MEB, AFM, EDS), ont été utilisées dans un premier temps. Ces analyses ont permis d’accéder à différents paramètres caractéristiques : structure cristalline, paramètres de maille, taille des cristallites et contraintes en leur sein. Une différence entre les trois molybdates a été mise en évidence au niveau des paramètres de maille et de l’existence de micro-contraintes d’extension ou de compression ainsi que de défauts et lacunes. Cette différence a également concerné la rugosité superficielle (valeurs quadratiques moyennes de quelques dizaines de nanomètres) ainsi que la taille (d’une centaine de nanomètres à une dizaine de micromètres) et de la forme (nano-bâtonnets agglomérés pour CoMoO4, nano-feuillets pour NiMoO4 et sphéroïdes pour CdMoO4). Ces particularités ont été mises à profit pour illustrer les effets structuraux multi-échelle combinés, sur les performances photo-catalytiques des systèmes ternaires AMoO4. Préalablement, les propriétés optiques de ces composés ont été évaluées par spectrophotométrie UV-Visible en mode réflectance diffuse (DRS). Les gaps optiques ont été estimés en approchant les mesures expérimentales par le modèle de Kubelka-Munk : 2.8, 2.4 et 3.7 eV dans les cas du Co, Ni et Cd respectivement. Le concept de diagramme de bandes (niveaux énergétiques EC et EV associés aux bandes de conduction et de valence), associé à celui de potentiel électrochimique (électronégativité et énergie libre des électrons), ont permis d’établir un diagramme énergétique vérifiant l’adéquation entre les énergies potentielles (EC et EV) mises en jeux et les potentiels d’oxydoréduction des couples H2O/•OH, OH-/•OH et O2/•O2‐ et donc le potentiel de ces oxydes ternaires dans le domaine de la photocatalyse.Les tests photo-catalytiques, réalisés en considérant le bleu de méthylène (BM) comme colorant (polluant) modèle, ont été très concluants avec une efficacité de dégradation sous irradiation de l’ordre de 87% avec le NiMoO4 et de l’ordre de 52% pour le CoMoO4, au bout d’une heure seulement. Si dans le cas du cobalt, le modèle simplifié de Langmuir-Hinshelwood, proposé par Vollbrecht convenait pour approcher les mesures, c’est le modèle de pseudo second ordre de Nelson-Yoon qui s’est révélé plus approprié pour le nickel. Les valeurs des constantes cinétiques étant alors largement supérieures à celles estimées à partir du modèle simplifié de Langmuir ; signe d’une rapidité du processus de dégradation, en désaccord avec d’autres travaux relatifs aux mêmes familles des composées AMoO4.La réutilisation des particules de molybdates dans plusieurs cycles photo-catalytiques successifs, a montré que les taux de dégradation du MB sous l’effet de NiMoO4 restent assez remarquables en dépit de la baisse constatée : 80%, 74%, 65% et 55% du deuxième au dernier cycle. Dans des conditions identiques, le CoMoO4, a montré une diminution plus lente de la capacité de photo-dégradation : 47% et 46% pour les deuxième et troisième cycles contre 52% pour le premier.