Autour de l'énumération des représentations automorphes cuspidales algébriques de GLₙ sur Q en conducteur > 1
Auteur / Autrice : | Guillaume Lachaussée |
Direction : | Gaëtan Chenevier |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Mathématiques fondamentales |
Date : | Soutenance le 05/11/2020 |
Etablissement(s) : | université Paris-Saclay |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale de mathématiques Hadamard (Orsay, Essonne ; 2015-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire de mathématiques d'Orsay (1998-....) |
Référent : Faculté des sciences d'Orsay | |
Jury : | Président / Présidente : Benjamin Schraen |
Examinateurs / Examinatrices : Ralf Schmidt, Anne-Marie Aubert, Colette Moeglin, Guy Henniart, Jean-François Dat | |
Rapporteur / Rapporteuse : Ralf Schmidt, Anne-Marie Aubert |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Les représentations automorphes cuspidales du groupe linéaire sur le corps des rationnels sont, en un certain sens, ''les objets finaux'' de la théorie des formes automorphes. On s’intéresse ici à une sous-classe, celle des représentations algébriques. La complexité d'une telle représentation est mesurée par deux entiers, son poids motivique w et son conducteur N. Il est alors naturel d'essayer d’établir une liste de représentations automorphes cuspidales algébriques de petit conducteur et de petit poids. Chenevier et ses coauteurs ont réussi à établir une telle liste en poids motivique inférieur à 23 et en conducteur N=1. Le cas suivant à considérer est celui du conducteur N=p, où p est un nombre premier. Le premier résultat principal de cette thèse est une liste explicite de toutes les représentations de ce type, en poids motivique inférieur à 17 et en conducteur N=2 (il y en a 10). Sous l'hypothèse supplémentaire d'autodualité, le résultat peut être étendu jusqu'au poids motivique 19. On obtient des résultats similaires pour des conducteurs premiers jusqu’à 17 (la borne de poids diminuant à mesure que le conducteur augmente). Ces listes exhaustives de représentations automorphes sont obtenues en deux étapes : il faut trouver ''l'empreinte'' des représentations en question puis prouver que la liste ainsi obtenue est complète. Pour la première étape, nous utilisons la théorie d'Arthur, qui permet de construire de nombreuses représentations pertinentes à partir de formes modulaires classiques : l'objet classique conduit à une représentation d'un groupe orthogonal ou symplectique, qui peut ensuite être transférée à un groupe linéaire général. Pour la deuxième étape, nous utilisons une méthode analytique à savoir la formule explicite de Riemann-Weil-Mestre. Pour les petits poids et petits conducteurs, la limite inférieure fournie par la méthode constructive coïncide avec la limite supérieure fournie par la formule explicite, et on obtient ainsi une liste exhaustive des représentations automorphes. Le transfert qui nous intéresse ici, selon la théorie d'Arthur, est celui des groupes orthogonaux déployés SO₂ₙ₊₁ vers GL₂ₙ. Puisque le but est de construire des représentations de GL₂ₙ de conducteur premier, il s’agit de comprendre les représentations de SO₂ₙ₊₁ de conducteur premier. C'est là qu'intervient la partie locale de la thèse. Nous sommes en mesure de classifier les représentations irréductibles, admissibles et tempérées de SO₂ₙ₊₁(F) de conducteur premier, où F est un corps p-adique. Nous sommes en outre capable de caractériser de telles représentations selon une conjecture de Gross (qui est donc prouvée dans le cas donné). Cela constitue le deuxième résultat principal de cette thèse.