Etude des mécanismes moléculaires induits par l’activation de la voie de signalisation NOTCH2 dans les lymphomes B de la zone marginale de la rate (SMZL)
Auteur / Autrice : | Mylène Bun |
Direction : | Camille Lobry |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Aspects moléculaires et cellulaires de la biologie |
Date : | Soutenance le 18/12/2020 |
Etablissement(s) : | université Paris-Saclay |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Cancérologie : biologie-médecine-santé (Villejuif, Val-de-Marne ; 2015-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Dynamique moléculaire de la transformation hématopoïétique (Villejuif, Val-de-Marne ; 2020-....) |
Référent : Université Paris-Saclay. Faculté de médecine (Le Kremlin-Bicêtre, Val-de-Marne ; 2020-....) | |
Jury : | Président / Présidente : Thomas Mercher |
Examinateurs / Examinatrices : Emmanuelle Clappier, Ludovic Deriano, Dominique Bluteau, Raphaël Itzykson, Olivier Kosmider | |
Rapporteur / Rapporteuse : Emmanuelle Clappier, Ludovic Deriano |
Résumé
Le lymphome B de la zone marginale de la rate (SMZL) est un lymphome non-hodgkinien qui touche principalement les sujets âgés (65 ans). Ce type de lymphome de B de la zone marginale se caractérise par une prolifération aberrante des lymphocytes B de la zone marginale de la rate. Cette sur-prolifération entraîne chez les patients une splénomégalie, une cytopénie, une thrombocytose et dans 15% des cas, une manifestation auto-immune. A ce jour, il n’existe aucun traitement spécifique. Des études basées sur les analyses mutationnelles sur les patients ont permis de mettre en évidence une mutation spécifique et récurrente dans 25% des cas, au niveau de la voie de signalisation NOTCH2. Cette mutation est une mutation qui tronque le domaine PEST, indispensable pour la dégradation du domaine intracellulaire de NOTCH2 et donc à l’arrêt de celle-ci. Ainsi, cette mutation somatique gain-de-fonction entraîne une sur-activation de l’activité de NOTCH2 dans les lymphocytes B de la zone marginale de la rate. Les mécanismes moléculaires induits par l’activation de la voie NOTCH2 dans la pathogenèse ne sont pas clairs. Par conséquent, identifier les gènes cibles directs de NOTCH2 pourrait permettre de mieux comprendre les mécanismes moléculaires induits par NOTCH2 et donc permettrait l’établissement d’une thérapie ciblée pour traiter ces patients mutés de la voie NOTCH2. Tout au long de ma thèse, j’ai cherché à identifier les gènes cibles directs de la voie de NOTCH2 induits dans ce type de lymphome B. Dans un premier temps, j’ai caractérisé une lignée cellulaire SMZL : Ri-1. Puis, afin d’identifier les changements transcriptionnels induits par NOTCH2, j’ai effectué un séquençage d’ARN (RNA-seq) sur trois conditions différentes. Ces données nous ont permis d’identifier l’oncogène MYC comme étant potentiellement un gène cible direct de NOTCH2. A côté de cela, afin d’identifier les facteurs épigénétiques associés aux oncogènes, nous avons effectué un crible de shRNA. Nous avons mis en évidence une répression significative de l’expression de MYC dans ces cellules. Afin de confirmer ces résultats et d’identifier le rôle fonctionnel de MYC dans ces cellules, j’ai inhibé l’expression de MYC à l’aide de shRNA. Ces données sont cohérentes avec les résultats du crible, lorsque MYC est inhibé dans ces cellules, cela entraîne une mort cellulaire. Ainsi, nous avons conclu que MYC est requis pour la prolifération et la croissance des cellules cancéreuses. J’ai par la suite, effectué une expérience de complémentation fonctionnelle. J’ai forcé l’expression endogène de MYC grâce à la technologie du CRISPRa dans les conditions où l’activité de NOTCH2 est inhibée. Nous avons mis en évidence une restauration de la survie cellulaire lorsque MYC est exprimé dans les conditions où la voie NOTCH2 est inhibée. Ainsi, cette étude nous a permis de démontrer que l’induction de MYC est essentielle à prolifération, à la croissance et à la survie des cellules cancéreuses. De plus, identifier MYC comme étant un gène cible direct de NOTCH2, nous permet de mieux comprendre les mécanismes moléculaires induits dans la pathogenèse de celui-ci.