L'iléopathie et la dysbiose induites par le cancer contribuent à la carcinogenèse
Auteur / Autrice : | Satoru Yonekura |
Direction : | Laurence Zitvogel |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Aspects moléculaires et cellulaires de la biologie |
Date : | Soutenance le 23/10/2020 |
Etablissement(s) : | université Paris-Saclay |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Cancérologie : biologie-médecine-santé (Villejuif, Val-de-Marne ; 2015-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Immunologie anti-tumorale et immunothérapie des cancers (Villejuif, Val-de-Marne) |
Référent : Université Paris-Saclay. Faculté de médecine (Le Kremlin-Bicêtre, Val-de-Marne ; 2020-....) | |
Jury : | Président / Présidente : Eric Deutsch |
Examinateurs / Examinatrices : Nicolas Pons, Pierre Galanaud, Guy Gorochov | |
Rapporteur / Rapporteuse : Frédéric Bibeau, Jean-Yves Blay |
Mots clés
Mots clés libres
Résumé
Le microbiote intestinal est important pour l'immunothérapie anticancéreuse en tant que régulateur clé de l'immunité de l'hôte. La dysbiose chez les patients cancéreux peut être délétère pour le métabolisme et le système immunitaire des patients, aggravant alors la croissance tumorale. Cependant, le mécanisme sous-jacent ainsi que la façon dont modifier ce microbiote n'ont pas encore clairement élucidés. Dans plusieurs modèles de tumeurs sous-cutanées murines, nous avons trouvé un rapport de longueur des villosités / crypte diminué, corrélé à une augmentation de la perméabilité intestinale et de l'apoptose dans les cryptes, une diminution de la prolifération et de l'autophagie dans l'iléon. Aucune infiltration lymphocytaire n'a été observée. L'analyse du gène de l'ARNr 16S a révélé que les souris porteuses de tumeurs (mélanome RET et sarcome MCA205) avaient un microbiote fécal différent par rapport aux souris sans tumeurs avec une alpha diversité réduites. Dans le système nerveux entérique iléal des souris porteuses de tumeurs, le système adrénergique était plus fortement stimulé que le système cholinergique. De plus, les souris porteuses de tumeurs avaient une augmentation des cellules entéroendocrines exprimant la tyrosine hydroxylase. Les résultats montrent que l'architecture des villi modifiée avec apoptose et l’augmentation du nombre des cellules entéroendocrines dans les cryptes dépendent de la présence de bactéries Gram positives. La cohabitation de souris sans tumeurs avec des souris présentant une tumeur d’apparition spontanée augmente la survie de ces dernières. De plus, nous avons montré que le blocage de la signalisation bêta adrénergique (grâce à l’utilisation du bêta-bloquant propranolol) inversait les changements histopathologiques iléaux. Le blocage de la signalisation bêta adrénergique ralentit aussi la croissance tumorale et augmenté l’efficacité de l’inhibiteur de point de contrôle immunitaire. Finalement, cette étude identifie un nouveau mécanisme dans lequel la dysbiose associée à la présence d’une tumeur et une histopathologie altérée de l'iléon conduit à la dominance des signaux bêta-adrénergiques dans l'iléon. Ce phénomène peut être inversé par un bêtabloquant avec une amélioration du pronostic.