Thèse soutenue

Mécanismes de corrosion du fer en milieu anoxique : caractérisation multi-échelle des propriétés physico-électrochimiques des couches de produits de corrosion.

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Auteur / Autrice : Hélène Lotz
Direction : Delphine NeffFlorence Mercier-Bion
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Chimie
Date : Soutenance le 03/12/2020
Etablissement(s) : université Paris-Saclay
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences chimiques : molécules, matériaux, instrumentation et biosystèmes
Partenaire(s) de recherche : référent : Université Paris-Saclay. Faculté des sciences d’Orsay (Essonne ; 2020-....)
Laboratoire : Nanosciences et innovation pour les matériaux, la biomédecine et l'énergie (Gif-Sur-Yvette, Essonne ; 2015-....)
Jury : Président / Présidente : Philippe Refait
Examinateurs / Examinatrices : François Ropital, Céline Remazeilles, Philippe Dillmann, Christian Bataillon, Ina Reiche
Rapporteurs / Rapporteuses : François Ropital, Céline Remazeilles

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Comme tous les pays produisant de l’électricité par la filière nucléaire, la France envisage d’enfouir les déchets radioactifs en site géologique profond. Le concept comprend l’enrobage des radionucléides dans une matrice vitreuse et son confinement dans un conteneur en acier. Ce conteneur doit résister plus de 1000 ans dans un environnement anoxique saturé en eau, contenant des espèces carbonatées et argileuses. De précédentes études sur menées sur des expériences de laboratoire (<4 ans) et sur des analogues archéologiques (450 ans) ont mis en évidence la présence de couches de produits de corrosion (CPC) constituées d’oxyde, silicate et carbonate de fer distribués de manière hétérogène à l’échelle nanométrique.La connaissance de l’influence de ces différentes phases formées sur les mécanismes de corrosion et in fine sur les vitesses de corrosion doit encore être améliorée. Plus particulièrement, la localisation de la réaction cathodique dans ces systèmes de corrosion multi-couches doit encore être établie.Ce travail de thèse considère les interactions entre le fer et l’eau porale du Cox sur deux échéances de corrosion courtes (1 et 3 mois) en comparaison des durées des expériences préalablement mises en place. Deux matériaux métalliques ont été comparés: un acier ferrito-perlitique et un fer pur afin de comprendre l’influence de la cémentite sur la cinétique de corrosion.La morphologie et la nature des phases ont été caractérisées de l’échelle micrométrique (MEB-EDS, μ-Raman) à nanométrique (STEM, MET-SAED,STXM/XANES). Le transport d’espèces dans les CPC a été étudié à l’aide d’expériences en milieux isotopiques marqués (²H et ¹³C) détectés par ToF-SIMS.Enfin, les transferts électroniques ont été étudiés en surface par conductimétrie et en coupe transversale par C-AFM.Les résultats montrent qu’après 1 mois dans l’eau du Cox, les CPC sont formées d’une bicouche de sidérite calciée (10%m Ca) isolante avec des îlots nanométriques de magnétite dans la couche interne et nano à micrométrique à l’interface M/CPC. Il a été montré que l’interface entre les deux couches délimite la surface d’origine des substrats métalliques. La couche interne comporte des canaux conducteurs connectés au métal permettant d’évacuer les électrons produits par la réaction anodique. Ces canaux diffèrent selon la matrice métallique et correspondent à la cémentite pour l’acier ferrito-perlitique et à des canaux nanométriques de magnétite pour le fer pur.Après 3 mois de corrosion, les processus de corrosion continuent de manière hétérogène à l’interface M/CPC. Une couche discontinue de sidérite faiblement conductrice est identifiée à l’interface M/CPC. Sous cette couche apparait également localement une couche de nontronite isolante ainsi qu’une couche de magnétite continue. En ce qui concerne les déplacements électroniques, ils ont toujours lieu par la cémentite pour l’acier ferrito-perlitique.En revanche, pour le fer pur, la faible conductivité de la sidérite pourrait affecter l’évacuation électronique ; impacter la cinétique de la réaction cathodique et ainsi la vitesse de corrosion du fer pour des durées supérieures.Ces résultats fondamentaux pourraient être reliés avec la formation de lacouche de passivation des aciers observée lors d’expériences de laboratoire de plusieurs années. Des perspectives de recherche combinant étude des transferts électroniques M/CPC et passivation des aciers peuvent être envisagées.