Subjectivation et empathie dans la création de film : s’approprier son histoire et se reconstruire après un traumatisme
Auteur / Autrice : | Sonia Winter |
Direction : | Serge Tisseron |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Psychologie. Psychanalyse et Psychopathologie |
Date : | Soutenance le 14/12/2020 |
Etablissement(s) : | Université Paris Cité |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Recherches en psychanalyse et psychopathologie (Paris ; 2001-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre de recherches Psychanalyse, Médecine et Société (Paris ; 2001-....) |
Jury : | Président / Présidente : Michel Wawrzyniak |
Examinateurs / Examinatrices : Serge Tisseron, Michel Wawrzyniak, Jean-Luc Sudres, Houriya Abdelouahed, Silke Schauder | |
Rapporteur / Rapporteuse : Michel Wawrzyniak, Jean-Luc Sudres |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Mots clés libres
Résumé
Psychanalyse et cinéma se sont développés conjointement au cours du XXème siècle, en manifestant un intérêt constant l’un pour l’autre, dans une gémellité souvent remarquée. Le développement des technologies numériques au XXIème siècle engendre à la fois des bouleversements dans les champs cinématographique et audiovisuel, et dans le domaine psychanalytique. Les changements de paradigme, liés en particulier à l’avènement du virtuel, suscitent ainsi des réflexions sur l’émergence de nouvelles configurations psychiques, avec ce qui est parfois nommé « crise de la subjectivité » de nos sociétés contemporaines. Mais si les techniques audiovisuelles sont omniprésentes et incontournables dans notre quotidien, il existe cependant peu d’ouvrages concernant la création de film en tant que médiation thérapeutique. Le cinéma et la vidéo appartiennent et contribuent à notre histoire collective. Ils racontent et accompagnent à la fois nos histoires singulières et l’Histoire des XXème et XXIème siècles. L’individu peut s’emparer de ces outils à notre époque, pour témoigner de son existence, et tenter d’inscrire son histoire personnelle, parfois intime, dans une histoire humaine globalisée. Dans un contexte où les images s’échangent à grande vitesse, en renseignant sans trêve toutes les crises qui agitent le monde, chaque sujet cherche à s’approprier sa propre histoire, et sa place parmi les autres. Donner un sens personnel à son existence serait aussi indispensable que complexe pour les sujets rescapés d’une histoire traumatique collective, ou leurs héritiers. Le travail psychique nécessaire pour y parvenir pourrait alors être soutenu par les qualités de l’« image-mouvement-son ». Les outils audiovisuels encourageraient la représentation d’un monde subjectif et l’expression de points de vue, en engageant « autrement » le corps. Ce travail de recherche propose donc d’étudier en quoi la médiation thérapeutique par la création de film favoriserait la (re)construction des processus de subjectivation, ainsi que le développement de l’auto-empathie et de l’empathie intersubjective qui en découlent, chez des sujets héritiers ou survivants d’un événement traumatique collectif, d’ampleur historique