Thèse soutenue

Fonction régulatrice des lymphocytes MAIT dans un modèle expérimental de réaction du greffon contre l'hôte (GvHD)

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Auteur / Autrice : Nana Talvard-Balland
Direction : Gérard SociéSophie Caillat-Zucman
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Aspects moléculaires et cellulaires de la biologie. Hématologie
Date : Soutenance le 11/12/2020
Etablissement(s) : Université Paris Cité
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Hématologie, oncogenèse et biothérapies (Paris ; 2014-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Ecotaxie, microenvironnement et développement lymphocytaire (Paris ; 2014-2024)
Jury : Examinateurs / Examinatrices : Gérard Socié, Sophie Caillat-Zucman, Marie-Thérèse Rubio, François Legoux, Julien Zuber, Stéphanie Nguyen Quoc
Rapporteurs / Rapporteuses : Marie-Thérèse Rubio, François Legoux

Résumé

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L’allogreffe de cellules souches hématopoïétiques est indiquée dans le traitement de nombreuses hémopathies malignes. Le bénéfice curatif de cette thérapie repose sur la capacité des lymphocytes T (LT) du donneur à éliminer les cellules tumorales résiduelles du receveur (effet du greffon contre la leucémie, graft-versus-leukemia, GvL). Cependant, les LT alloréactifs du donneur vont également reconnaitre et détruire les cellules de l’hôte, conduisant à la maladie du greffon contre l’hôte (graft-versus-host-disease, GvHD), responsable d’une importante morbi-mortalité. La physiopathologie de la GvHD est complexe et différente selon la forme : la GvHD aiguë (GvHDa) et la GvHD chronique (GvHDc). Pendant longtemps, les traitements prophylactiques et curatifs ont été basés sur la déplétion ou l’inactivation des LT du donneur, conduisant à une augmentation du risque de rechute et d’infections. Les stratégies de thérapie cellulaire visent à prévenir ou traiter la GvHD tout en préservant l’effet GvL. Notamment, le transfert adoptif de populations immunitaires régulatrices telles que les LT régulateurs (Tregs) a montré son efficacité pour diminuer la GvHD.La première partie de ce travail a consisté en une étude prospective analysant la fréquence, le phénotype et la fonction des Tregs et des lymphocytes T régulateurs de type 1 (Tr1) périphériques. En comparant des patients en rémission de la GvHDc à des patients qui ne développement pas de GvHDc ou à des sujets sains, nous avons démontré que les patients atteints de GvHDc active présentaient une fréquence augmentée de Tr1 mais un déficit en Tregs. Les Tr1 des patients étaient capables de produire de l’IL-10. Le traitement à base d’IL-2 à faible dose a permis la rémission partielle de la GvHDc chez 3 patients et de restaurer un ratio Tr1 : Tregs comparable à celui observé chez les sujets sains. Ces résultats sont en faveur de l’utilisation des Tr1 comme thérapie cellulaire dans la GvHDc.La seconde partie de ce travail a exploré la capacité régulatrice d’une population LT non conventionnels, les MAIT (Mucosal-Associated Invariant T cells), dotée d’une activité antibactérienne puissante, dont le TCR semi-invariant reconnait des dérivés de la vitamine B2 d’origine microbienne présentés par la molécule MR1.Nous avons utilisé i) un modèle de réaction allogénique in vitro (mixed lymphocyte reaction, MLR) et ii) un modèle murin de GvHDa xénogénique.Nous avons d’abord vérifié que les MAIT humaines ne prolifèrent pas en réponse à une stimulation allogénique seule in vitro (MLR) ou in vivo (souris immunodéficiences) mais requièrent pour leur expansion à la fois un environnement inflammatoire et l’engagement du TCR par son ligand. En revanche, les MAIT sont capables d’inhiber la prolifération in vitro des LT allospécifiques de manière dose-dépendante. Par ailleurs, le transfert adoptif des MAIT dans un modèle murin de xeno-GVHD permet de retarder le développement de la GvHD.L’ensemble de ces travaux décrivent une nouvelle fonction régulatrice des MAIT permettant d’envisager leur utilisation en thérapie cellulaire dans un contexte allogénique afin de limiter la GvHD.