Thèse soutenue

Les conjonctions năi, yĭ et ér en chinois archaïque et médiéval : perspective synchronique et diachronique

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Auteur / Autrice : Sylvie Plaisance
Direction : Chong Qi
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Langues et littératures étrangères. Langue, littérature et civilisation d'Asie
Date : Soutenance le 09/10/2020
Etablissement(s) : Université Paris Cité
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Langue, littérature, image, civilisations et sciences humaines (domaines francophone et anglophone) (Paris ; 1992-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre de recherche sur les civilisations de l'Asie orientale (Paris ; 2006-....)
Jury : Président / Présidente : Alain Peyraube
Examinateurs / Examinatrices : Chong Qi, Alain Peyraube, Mariarosaria Gianninoto, Claire Saillard
Rapporteurs / Rapporteuses : Alain Peyraube, Mariarosaria Gianninoto

Résumé

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Dans ce travail, nous étudions les conjonctions les plus fréquentes du chinois archaïque, nǎi 乃, yĭ 以 et ér 而 de manière synchronique et diachronique sur une période qui débute du chinois pré-archaïque (13ème siècle – 11ème siècle av. J.-C.) et qui s’étend jusqu’au haut-médiéval (3ème siècle – 6ème siècle). Les conjonctions constituant les mots grammaticaux d’un discours puisque celles-ci (quelques soient leurs catégories syntaxiques) ne font que coordonner des éléments et expliciter les rapports entretenus entre ces éléments dans une phrase, n’échappent pas aux altérations qu’engendre le temps. Il s’agit d’étudier, de comparer l’origine, le processus qui a été à l’origine de leurs formations ainsi que l’évolution de ces conjonctions, le développement unidirectionnel et croissant de leurs fonctions. Nous examinons donc minutieusement les caractéristiques de ce développement. Dans l’examen de cette évolution, nous prenons en compte et essayons d’expliquer les permanences mais aussi les changements des fonctions des conjonctions grâce à différents paramètres dont la sémantique, la syntaxe, les différentes caractéristiques linguistiques de la langue chinoise, le contexte historique de chaque époque ainsi que l’étude de la fréquence des fonctions (syntaxiques ou sémantiques) des conjonctions, apportant un éclairage non négligeable sur la constance ou les variations (perte) des emplois des conjonctions. Ce travail nous permet de confirmer les propos de Meillet (1915) au sujet du renouvellement incessant des conjonctions des langues occidentales qui s’avèrent également réels pour les conjonctions de la langue chinoise ; il nous permet surtout, à travers l’analyse comparative de l’évolution des conjonctions nǎi 乃, yĭ 以 et ér 而, d’établir des principes, des règles générales en ce qui concerne le mécanisme de formation, de déformation, de reformation continuel des fonctions des conjonctions. En effet, les conjonctions nǎi 乃, yĭ 以 et ér 而prennent naissance durant le chinois pré-archaïque ou haut-archaïque à partir de préposition ou d’adverbe (termes sources), etc. par grammaticalisation. Leurs fonctions de conjonction de départ se démultiplient en d’autres fonctions dont le sens est avoisinant, contigu. Seulement, une fois toutes les possibilités de fonctions de conjonction explorées, celles-ci s’affaiblissent, perdent beaucoup de leur emploi durant le pré-médiéval des Han postérieurs et le haut-médiéval, périodes qui ont joué un rôle décisif au regard des nombreux changements linguistiques et qui ont ouvert la voie à une langue moins marquée (baisse de l’emploi des connecteurs logiques), proche du langage parlé et de la langue du chinois contemporain.