Portrait du polémiste en artiste : pratiques et enjeux de l'écriture polémique dans l'oeuvre de Jules Barbey d'Aurevilly et de Léon Bloy (1848-1917)
Auteur / Autrice : | Fanny Arama |
Direction : | Paule Petitier |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Langues et littératures anciennes. Histoire et sémiologie du texte et de l’image |
Date : | Soutenance le 22/09/2020 |
Etablissement(s) : | Université Paris Cité |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Langue, littérature, image, civilisations et sciences humaines (domaines francophone et anglophone) (Paris ; 1992-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre d'étude et de recherche interdisciplinaire de l'UFR LAC (Paris ; 2009-....) |
Jury : | Président / Présidente : Pierre Glaudes |
Examinateurs / Examinatrices : Paule Petitier, Pierre Glaudes, Denis Pernot, Éric Marty | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Denis Pernot |
Résumé
L’élan polémique qui commande les écrits de Jules Barbey d’Aurevilly (1808-1889) et de Léon Bloy (1846-1917) réunit les deux écrivains-journalistes, qui se lièrent d’amitié à Paris en 1867. Entrés dans le monde des lettres à travers la critique littéraire et la chronique journalistique, ils ne se départirent jamais d’une certaine violence verbale devant traduire un rapport paradoxal au monde, entre attrait irrésistible pour les lumières naissantes de la société du spectacle et retrait volontaire dans un monde intérieur où triomphe un catholicisme flamboyant. Étudier leur œuvre à la lumière de sa dimension polémique permet d’envisager leurs écrits au croisement de l’analyse du discours, de l’histoire littéraire et de l’histoire de la communication. L’écriture polémique constitue en effet une sorte de mise à mort symbolique de l’interlocuteur et pose la question du rapport entre littérature et action. Cette modalité d’expression envisage l’écriture comme geste agissant, effectif, et bouleverse les fonctions traditionnellement attribuées au langage. La dimension polémique de leur œuvre tient donc en partie à leur croyance au pouvoir d’agir de leur discours sur leurs lecteurs et sur la réalité sociale que ces derniers incarnent. Conscients que leurs voix ne peuvent porter et séduire qu’à travers le ravissement esthétique, Barbey d’Aurevilly et Bloy bousculent les modalités de l’échange polémique pour le hisser au rang d’un art et d’une morale dictés par des objectifs apologétiques et sacrés. Sensible à ce qui réunit ces deux auteurs – une certaine idée du catholicisme, leur goût de la démesure et leur rapport agonique au monde – cette étude soutient qu’ils partagent aussi une orientation esthétique commune, mais veille néanmoins à discerner le style respectif de chacun d’entre eux.