Thèse soutenue

Étude topographique, géomorphologique et hydrologique d’un paysage fluvial à l’équateur du plus gros satellite de Saturne, Titan

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Auteur / Autrice : Chloé Daudon
Direction : Sébastien RodriguezStéphane Jacquemoud
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences de la terre et de l'environnement
Date : Soutenance le 03/11/2020
Etablissement(s) : Université Paris Cité
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences de la terre et de l'environnement et physique de l'univers (Paris ; 2014-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : UMR-Institut de physique du globe de Paris (2005-....)
Jury : Président / Présidente : François Métivier
Examinateurs / Examinatrices : Athéna Coustenis, Ewelina Rupnik
Rapporteur / Rapporteuse : Stéphane Le Mouëlic, Stéphane Bonnet

Mots clés

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Résumé

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Titan, le plus gros satellite de Saturne, est un corps atypique dans le Système solaire. A commencer par sa taille planétaire, plus grande que Mercure, son atmosphère riche et dense, principalement composée de méthane et de diazote, permettant l'existence d'un cycle du méthane, similaire au cycle de l'eau sur Terre. Des vallées fluviales y ont été observées à toutes les latitudes grâce à la mission Cassini-Huygens (2004-2017). Tout comme l'eau sur Terre, le méthane liquide creuse le substrat pour former des réseaux de rivières complexes, observés dans les images acquises près de l'équateur par la sonde Huygens. Ces rivières jouent un rôle majeur dans la formation et la dynamique des paysages. L'objectif de cette thèse est de contraindre le contexte géomorphologique et climatique de mise en place de ces rivières. Cette étude est centrée sur le réseau de rivières proche du site d'atterrissage de la sonde Huygens, car il s'agit du paysage le plus résolu de la surface de Titan observé à ce jour. La réalisation d'un modèle numérique de terrain (MNT) a tout d'abord été effectuée grâce à la mise en place d'une nouvelle stratégie de reconstruction de la topographie permettant d'outrepasser la complexité du jeu de données disponible (qualité médiocre des images et géométrie d'acquisition non optimale). Ce MNT a ensuite été exploité pour analyser le paysage fluvial au travers de critères de caractérisation morphologique (indices de concavité et distribution des pentes) afin d'en extraire une signature climatique. Enfin, les taux de précipitations requis pour former ces rivières ont été calculés grâce à la théorie de la rivière au seuil. Cette étude montre que les paysages fluviaux proches du site d'atterrissage de la sonde Huygens sont soumis à un climat aride. Les rivières se forment lors d'évènements pluvieux rares et modérés (avec des taux de précipitation instantané de moins de 5 mm/h), conditions compatibles avec les observations de Cassini et les prédictions des modèles de climat actuels pour les régions équatoriales de Titan. En comparaison avec la Terre, il apparaît enfin que des débits de méthane liquide plus faibles, et donc des taux de précipitations moins élevés, sont nécessaires pour former des rivières de taille équivalente. Un certain nombre de ces résultats (notamment les taux de précipitations moyens et instantanés) pourra être vérifié par la future mission d'exploration « in situ » de Titan, Dragonfly, dont l'arrivée est prévue en 2034.