Les Dieux sont-ils devenus des maladies ? : Inconscient, mythe et mise en figure
Auteur / Autrice : | Filippo Dellanoce |
Direction : | Houriya Abdelouahed |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Psychologie. Recherche en psychanalyse et psychopatologie |
Date : | Soutenance le 20/06/2020 |
Etablissement(s) : | Université Paris Cité |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Recherches en psychanalyse et psychopathologie (Paris ; 2001-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre de recherches Psychanalyse, Médecine et Société (Paris ; 2001-....) |
Jury : | Président / Présidente : Ouriel Rosenblum |
Examinateurs / Examinatrices : Houriya Abdelouahed, Ouriel Rosenblum, Basarab Nicolescu, Luiz Eduardo Prado de Oliveira | |
Rapporteur / Rapporteuse : Rajaa Stitou, Cyrille Bouvet |
Mots clés
Résumé
En commençant par la rupture Freud-Jung, et après avoir enquêté l’état conséquent de pluralisme de la psychanalyse contemporaine (Wallerstein), nous étudions les raisons de ce dissentiment originaire, et nous les repérons dans la différente conception du mythe et de sa place au sein de l’édifice psychanalytique que les deux auteurs proposèrent (Chemouni). Si, à ce niveau, le mythe a été ainsi le contenu du dissentiment, avec le concept de «roman familial » (Freud) et « équation personnelle de l’observateur » (Jung), nous lisons le mythe en tant que forme psychologique et personnelle du dissentiment. Nous étudions par la suite les différentes articulations qui se sont offertes, tout au long de l’oeuvre freudienne, entre l’objet mythique, la psychanalyse et l’inconscient : en s’appuyant sur les thèses de Starobinski et Hillman, nous offrons une première relecture de la découverte freudienne en considérant la langue mythique des images – Bildersprache – ainsi que la méthode oedipienne comme les conditions de possibilité de visibilité de l’objet inconscient. Nous interrogeons ensuite l’objet mythe à partir des travaux de Ernesto de Martino, ethnologue et historien des religions, et nous nous concentrons sur le phénomène du tarentisme, dispositif mythico-rituel qui regroupe la possession par la tarentule mythique et l’exorcisme par la musique, la danse et les couleurs qui s’organise pour le soigner. Nous nous apercevons que le propre de l’action mythique et mythopoïétique est constitué par la possibilité de figurer et mettre en figure les contenus refoulés de l’inconscient. Nous revenons ainsi à la Darstellbarkeit freudienne et au travail du rêve et du symptôme hystérique et nous nommons cette fonction de mise en figure sous la désignation de hiéropsychique, à l’origine du sacrée et du psychique à la fois. Nous concluons avec des réflexions philosophiques (Borutti, Ricoeur, Wittgenstein), et nous relisons, une deuxième fois, la découverte freudienne à partir de cette fonction. Le phénomène ethnologique du tarentisme se prête enfin à une interrogation psychopathologique : nous nous interrogeons sur les rapports entre hystérie, tarentisme et mise en figure ; sur les rapports entre schizophrénie et mise en figure ; sur les rapports entre culture, dispositifs mythico-rituels et mise en figure ; sur le concept de culture bound syndrome et sur les rapports entre mythe, inconscient et figure