Thèse soutenue

Les préalables à l’émergence des échanges de regards spontanés avec l’autre chez l’enfant autiste

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Auteur / Autrice : Émilie Charles
Direction : Chantal Lheureux Davidse
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Psychologie. Recherche en psychanalyse et psychopatologie
Date : Soutenance le 06/10/2020
Etablissement(s) : Université Paris Cité
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Recherches en psychanalyse et psychopathologie (Paris ; 2001-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre de recherches Psychanalyse, Médecine et Société (Paris ; 2001-....)
Jury : Président / Présidente : Bernard Golse
Examinateurs / Examinatrices : Bernard Golse, Philippe Claudon, Anne Brun
Rapporteur / Rapporteuse : Philippe Claudon, Anne Brun

Résumé

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Dans la rencontre humaine, le regard et l’attention psychique marquent l’investissement actif porté sur autrui. Le mouvement du regard traduit le jeu pulsionnel entre corporéité et altérité et introduit un espace intersubjectif. Ainsi, les échanges de regard rendent perceptible l’impalpable de ce mouvement relationnel entre soi et l’autre. Ce travail de thèse vise à interroger et à identifier des préalables qui soutiennent l’émergence des échanges de regards entre l’enfant autiste et autrui. Notre étude montre que l’enfant autiste n’est pas dans un évitement systématique du regard de l’autre. Les difficultés d’intégration sensorielle repérées dans l’autisme, qui portent à la fois sur la modulation, l’ajustement et la synchronisation, empêchent l’étayage du regard sur les autres sensorialités. Suivant les destins de cette intégration sensorielle, l’enfant autiste ne peut profiter pleinement du miroir mobile et identifiant du regard de l’autre dans la relation. La construction corporelle et subjective de l’enfant demeure précaire, ainsi que l’apprentissage de l’implicite relationnel et de la communication. Cependant, grâce à la micro-analyse qualitative et systématique des échanges relationnels au sein d’une situation semi-structurée dans le cadre d'un test d'évaluation standardisé, nous avons relevé des précurseurs à l’émergence des échanges de regards spontanés et intersubjectifs chez des enfants autistes de 2 à 4 ans. Ces précurseurs sensori-moteurs, d’investissement du corps propre et de partage émotionnel peuvent être mobilisés dans le lien transférentiel afin de soutenir la relance de la participation du regard aux processus de figuration, et favoriser des regards partagés de plus en plus spontanés et intentionnels dans une communication intersubjective. Cela laisse entrevoir des pistes thérapeutiques intéressantes