Thèse soutenue

Impact à moyen terme de l'implémentation du vaccin conjugué pneumococcique 13 valences en pédiatrie : analyse de séries chronologiques interrompues
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Auteur / Autrice : Naïm Ouldali
Direction : François AngoulvantRobert Cohen
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Recherche clinique, innovation technologique, santé publique. Epidémiologie
Date : Soutenance le 27/04/2020
Etablissement(s) : Université Paris Cité
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Pierre Louis de santé publique : épidémiologie et sciences de l'information biomédicale (Paris ; 2000-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Epidémiologie clinique et évaluation économique appliquées aux populations vulnérables (Paris)
Jury : Président / Présidente : Albert Faye
Examinateurs / Examinatrices : François Angoulvant, Robert Cohen, Albert Faye, Jean-Christophe Rozé, Ron Dagan, Corinne Alberti, Christos Chouaïd
Rapporteurs / Rapporteuses : Jean-Christophe Rozé, Ron Dagan

Résumé

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Introduction. Le bénéfice à moyen terme de l’implémentation des vaccins pneumococciques conjugués (VPCs) reste à préciser, du fait du remplacement sérotypique. Nous avons évalué en France, chez l’enfant, l’impact à moyen terme des VPC sur : (i) les méningites à pneumocoque, (ii) les pneumopathies aiguës communautaires (PAC), (iii) la dynamique de résistance aux antibiotiques des sérotypes pneumococciques dans le portage naso-pharyngé. Nous avons également évalué la qualité méthodologique de la littérature concernant l’impact des VPCs sur les infections pneumococciques. Méthodes. Nous avons exploité les données de 3 observatoires pédiatriques établis à l’échelle nationale : l’observatoire des méningites bactériennes de l’enfant (227 centres), l’observatoire des PAC (8 centres) et l’observatoire du portage pneumococcique (121 pédiatres de ville). Une analyse de séries chronologiques interrompues (SCI), promue par la Cochrane à la place des études avant-après, a été conduite, prenant en compte la tendance temporelle, la saisonnalité et l’autocorrélation des données, via des modèles de régression linéaire segmentée avec erreur auto-corrélée. Enfin, une revue systématique méthodologique a été conduite en incluant toutes les études évaluant l’impact des VPC sur les principales formes d’infections à pneumocoque à la fois chez l’enfant et l’adulte, via PubMed, Embase et les références des articles sélectionnés.Résultats. Après une baisse de l’incidence des méningites à pneumocoque de 38% (IC 95% [20 ; 56]) suite à l’implémentation du VPC13 en France, une remontée a été observée depuis Janvier 2015, principalement liée à l’émergence d’un sérotype non vaccinal. De la même manière, la fréquence des CAP a baissé de 44% (IC 95% [32 ; 56]) après l’implémentation du VPC13, mais depuis Juin 2014 seule une très modeste remontée a été observée. Pour le niveau de résistance des sérotypes pneumococciques, après une baisse notable suite au VPC13, une remontée progressive et constante est observée depuis Janvier 2014. Enfin, la revue systématique de la littérature a permis de sélectionner 377 études entre 2001 et 2018. Ces études utilisaient le design avant-après dans 78.5% des cas (N=296) contre 18.3% pour les SCI (N=69).Conclusion. L’impact à moyen terme des VPCs et les conséquences du remplacement sérotypique varient selon les pathologies pneumococciques. Ces résultats sont susceptibles d’évoluer dans les années à venir, nécessitant une surveillance continue. L’utilisation d’outils méthodologiques validés tels que les SCI reste minoritaire à ce jour, et doit être développée pour apprécier la complexité de l’évolution épidémiologique des infections pneumococciques au cours du temps.