''Storm coming'' : résistance et résilience dans le Black Arts Movement à Chicago
Auteur / Autrice : | Sarah Leboime |
Direction : | Hélène Quanquin |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Langues et littératures étrangères. Langue et cultures des sociétés anglophones |
Date : | Soutenance le 11/01/2020 |
Etablissement(s) : | Université Paris Cité |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Langue, littérature, image, civilisations et sciences humaines (domaines francophone et anglophone) (Paris ; 1992-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire de recherches sur les cultures anglophones (Paris ; 2014-2024) |
Jury : | Président / Présidente : Guillaume Marche |
Examinateurs / Examinatrices : Hélène Quanquin, Guillaume Marche, Monica Michlin, Anne Stefani, Mathieu Duplay, Rebecca Zorach | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Monica Michlin, Anne Stefani |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Mots clés libres
Résumé
Cette thèse se concentre sur le Black Arts Movement (BAM) tel qu’il prit forme à Chicago dans les années 1960 et 1970. Encore largement absent dans l’historiographie de la lutte des Noir.e.s pour la liberté (Black Freedom Struggle), la « sœur esthétique et spirituelle » du mouvement Black Power s’inscrivit pourtant de façon puissante dans la longue histoire du militantisme noir aux États-Unis. Chicago, l’une des villes les plus ségréguées du Nord du pays, tint en outre une place particulière dans le mouvement et dans la construction de sa philosophie du nationalisme culturel. Au-delà du fait que ce fut la ville du BAM où le plus de genres artistiques furent représentés (arts visuels, littérature, théâtre, musique, danse), la « ville des vents » fut également celle où les organisations du mouvement perdurèrent le plus longtemps — plusieurs existent encore aujourd’hui. L’un des objectifs de cette thèse est donc de tenter de comprendre les raisons de cette résilience, en étudiant notamment la politique de l’espace propre aux réalisations du BAM à Chicago ainsi que les ponts générationnels forts qui se construisirent au sein et autour du mouvement. L’originalité de ce travail consiste également en sa mise en exergue des questions de genre, cruciales à toute compréhension profonde du BAM et pourtant encore largement minimisées. Souvent décrit comme sexiste et hétérosexiste, le Black Arts Movement fut en fait bien plus complexe que certain.e.s aimeraient le croire. Les femmes artistes noires de Chicago y jouèrent notamment des rôles organisationnels clés et elles contribuèrent à faire reculer la misogynie de nombreux de leurs homologues masculins. Elles articulèrent par ailleurs leurs propres mises en pratique de l’autodéfinition chère au BAM et luttèrent contre les stéréotypes avilissants dans lesquels on essayait souvent de les faire rentrer. En affirmant leur droit à la complexité et en s’inscrivant dans une longue lignée de foremothers, les écrivaines et artistes du BAM participèrent ainsi à la création d’une « pensée féministe noire ». Cette étude s’applique in fine à montrer que le BAM, comme les individus en son sein, ne peut s’appréhender de façon linéaire et étroite puisqu’il fut multidimensionnel et continue d’échapper à toute définition monolithique.