Thèse soutenue

Impact de la cause de l’accouchement prématuré sur le pronostic de l’enfant

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Auteur / Autrice : Pierre Delorme
Direction : François GoffinetGilles Kayem
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Épidémiologie
Date : Soutenance le 27/11/2020
Etablissement(s) : Université Paris Cité
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Pierre Louis de santé publique : épidémiologie et sciences de l'information biomédicale (Paris ; 2000-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre de Recherche Epidémiologie et Statistique Sorbonne Paris Cité
Jury : Président / Présidente : Patrick Truffert
Examinateurs / Examinatrices : Patrick Truffert, Marie-Victoire Senat, Florence Bretelle, Josiane Warszawsi
Rapporteurs / Rapporteuses : Marie-Victoire Senat, Florence Bretelle

Résumé

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L’âge gestationnel de naissance est le principal facteur utilisé pour évaluer le pronostic des enfants nés prématurément. Actuellement, alors qu’Il existe plusieurs causes d’accouchement prématuré de mécanismes physiopathologiques différents, cette cause n’est pas utilisée pour l’évaluation pronostique. Pourtant, les mécanismes physiopathologiques impliqués pourraient impacter directement le pronostic de l’enfant. L’objectif principal de cette thèse était d’établir une classification des causes d’accouchement prématuré homogène d’un point de vue physiopathologique, afin d’analyser le lien entre la cause et le devenir des nouveaux nés. Un deuxième objectif était de permettre l’analyse d’autres facteurs pronostiques spécifiques au sein des groupes homogènes ainsi constitués. Ce travail a été réalisé à partir des données de la cohorte EPIPAGE 2 ayant inclus plus de 8000 naissances prématurées en 2011. La première partie consistait à créer une classification fondée sur la physiopathologie. Nous avons défini la cause comme la pathologie qui a entrainé, directement ou par l’intermédiaire d’une complication, une naissance prématurée. La classification comportait 6 classes, le travail prématuré à membranes intactes (43.8%), la rupture prématurée des membranes (23.9%), les pathologies vasculaires gravidiques sans RCIU associé (12.6%), avec RCIU associé (10.7%), les RCIU sans pathologie maternelle (6%) et les HRP au cours d’une grossesse sans pathologie diagnostiquée (3%). La seconde partie portait sur l’étude de l’association entre la cause de l’accouchement prématuré et la mortalité des nouveaux nés. Une régression logistique multi-niveaux à effets fixes, avec la mère au premier niveau et le centre au deuxième niveau a permis de mieux prendre en compte la structure des données. En comparaison au groupe des naissances causées par un travail prématuré à membranes intactes, le risque de mortalité hospitalière était 2 à 3 fois plus élevé en cas de naissances causées par un RCIU, qu’il soit associé à une pathologie vasculaire maternelle ou non. Les autres causes, en particulier la RPMAT et les pathologies vasculaires gravidiques sans RCIU, avaient un risque de mortalité comparables à celui du travail prématuré à membranes intactes. La troisième partie a analysé le rôle pronostique des anomalies sévères du Doppler ombilical sur le devenir neurologique à deux ans des enfants dans les 3 groupes de causes en lien avec une pathologie vasculaire gravidique. Chez les enfants nés à cause d’une pathologie vasculaire gravidique, l’observation d’anomalies sévères du Doppler ombilical était associée à une augmentation de la prévalence des paralysies cérébrales modérées à sévères ou des déficits sensoriels à l’âge de deux ans. Cette classification a permis la réalisation de sept publications portant sur le pronostic de l’enfant en fonction du contexte de la naissance. L’acquisition récente des données du suivi à 5 ans EPIPAGE 2 va permettre de poursuivre ce travail avec l’impact de la cause ou de facteurs spécifiques au sein de groupes homogènes de patients sur le devenir cognitif des enfants.