Thèse soutenue

Analyse sémiologique des personnages dans les récits graphiques

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Auteur / Autrice : Thomas Sähn
Direction : Jean-Pierre GoudaillierSabine Bastian
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences du mouvement humain
Date : Soutenance le 18/12/2020
Etablissement(s) : Université Paris Cité en cotutelle avec Universität Leipzig
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences du sport, de la motricité et du mouvement humain (Orsay, Essonne ; 2015-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut des Sciences du Sport-Santé de Paris (2014-....)
Jury : Président / Présidente : Laurent Gautier
Examinateurs / Examinatrices : Laurent Gautier, Heike Elisabeth Jüngst, Martine Dalmas
Rapporteur / Rapporteuse : Laurent Gautier, Heike Elisabeth Jüngst

Résumé

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En sa qualité de discours pluricode reposant à la fois sur des signes narratifs et des signes graphiques de natures différentes, la bande dessinée est une activité sémiotique dont l’analyse peut se révéler particulièrement complexe. C’est d’autant plus vrai qu’il ne s’agit pas ici de décrire les mondes fictionnels des récits, mais de s’interroger précisément sur les mécanismes nous permettant de voir ces mondes dans ce qui n’est d’abord que des tâches et des lignes, ainsi que leurs transformations dans l’articulation des différentes unités graphiques. En présentant une analyse sémiologique des personnages “humains” et “(dés)humanisés” dans les récits graphiques, notre objectif n’est donc pas de nous interroger sur le sens que l’on pourrait donner à la bande dessinée, mais de nous demander comment le sens vient à la bande dessinée par le biais de ses personnages. Défini, en tant qu’acteur, par des signes iconiques, plastiques et/ou linguistiques et, en tant qu’actant, par les rôles narratifs qu’il assure dans le récit, le personnage constitue en effet l’élément charnière entre les différents codes graphiques et narratifs qui permettent à la bande dessinée de narrer ses histoires. En nous intéressant aux codes qui régissent la construction des acteurs en fonction de leurs rôles narratifs, nous présentons dans ce travail une théorie des personnages des récits graphiques qui se fonde, dans un premier temps, sur une méthode visant à écarter tout ce qui est extérieur à la bande dessinée elle-même afin de comprendre le fonctionnement inhérent à ce discours pluricode en particulier. Toutefois, sachant qu’il n’existe pas de code qui ne s’inscrive dans un mouvement d’unification et de diversification et que la structuration des personnages n’est pas codifiée par une autorité normative, il demeure nécessaire de prendre en compte les contextes de production des bandes dessinées afin d’en comprendre pleinement les mécanismes sémiotiques. Par conséquent, nous appuyons notre analyse sur un corpus transtemporel et transculturel comprenant à la fois des oeuvres de la bande dessinée francophone de l’après-guerre à aujourd’hui et des oeuvres réalisées en RDA et en Côte d’Ivoire. Cela nous a permis de constater que même si tout récit peut a priori établir ses propres codes pour structurer ses personnages, il existe, comme nous le démontrons dans notre travail, des codes communément partagés dans la bande dessinée ou, du moins, dans celle d’un contexte de production particulier. En mettant en lumière les mécanismes dont la bande dessinée se sert pour structurer ses personnages et narrer ses histoires, nous n’enrichissons pas le potentiel sémantique des oeuvres de notre corpus. Notre travail se situe en deçà de ce niveau sémantique et montre par là même que toute autre approche des personnages, qu’elle soit sociologique, esthétique, psychologique, philosophique ou autre, qu’elle se veuille descriptive ou prescriptive, ou qu’il s’agisse d’une lecture subjective ou critique, s’appuie, de façon consciente ou non, sur les processus décrits par la sémiologie.