Les processus de formation du groupe avec des enfants présentant des troubles autistiques, à travers les identifications primaires et le sonore : quand les autres font émerger le Soi
Auteur / Autrice : | Justine Vogt |
Direction : | Alberto Konicheckis |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Psychologie |
Date : | Soutenance le 24/11/2020 |
Etablissement(s) : | Université Paris Cité |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Cognition, comportements, conduites humaines (Paris ; 1996-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire de psychologie clinique, psychopathologie, psychanalyse. (Paris ; 2006--..) |
Jury : | Président / Présidente : Bernard Golse |
Examinateurs / Examinatrices : Bernard Golse, Maya Gratier, Denis Mellier, Marie-France Castarède, Chantal Lheureux Davidse | |
Rapporteur / Rapporteuse : Maya Gratier, Denis Mellier |
Mots clés
Résumé
Cette recherche s'intéresse aux modalités d'accès au groupe chez des enfants présentant des troubles autistiques. Le dispositif groupal est fréquemment proposé comme modalité de prise en charge notamment pour favoriser les échanges, les mouvements relationnels, travailler autour des dynamiques interactionnelle et intersubjective. Dans le cas des troubles autistiques, la prise en charge groupale semble pourtant soulever un paradoxe. L'isolement et les symptômes rencontrés interrogent sur la manière dont se constitue le groupe : quels sont les processus à l'oeuvre ? Quelles sont les possibilités d'« être en groupe » ? Une forme de groupalité psychique peut-elle se déployer ? Face à ces questionnements, l'hypothèse initiale concerne la prédominance de la sensorialité comme facteur favorisant l'émergence de processus groupaux particuliers. Ces particularités se manifestent sur un plan sensoriel : une identité sensorielle groupale serait un étayage pour pallier au défaut d'identité sensorielle individuelle. Par cet étayage, une ébauche intersubjective deviendrait possible. De manière plus spécifique, et au regard de la prédominance des expériences sensorielles dans l'autisme, la place de l'environnement sonore est interrogée : le sonore peut-il être une modalité de formation du groupe ? L'hypothèse se réfère au bruissement du groupe comme appui fondateur à la mise en place d'un processus groupal. Il soutiendrait et alimenterait les liens intersubjectifs, tel qu'on pourrait le qualifier d'« arrière-plan sonore ». Ces hypothèses sont explorées auprès de deux groupes thérapeutiques à médiations, durant trois ans. Les aspects groupaux et sonores sont étudiés à partir des notes post-séances et des enregistrements audios. Les analyses soulignent que le groupe se constitue à travers l'intrication entre des processus primaires et secondaires. Nous pouvons distinguer des processus primaires principalement à travers les aspects sensoriels, rythmiques et sonores du groupe. De manière plus surprenante, l'émergence de processus secondaires concerne les mouvements de rivalités et l'interfantasmatisation. Apparait également une dynamique transférentielle sous les traits de liens parento-filiaux, témoignant de l'articulation de ces processus.