Thèse soutenue

Microfluidique en gouttelettes à haut débit pour l'identification des répertoires d'anticorps des cellules B mémoires et des plasmocytes

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Auteur / Autrice : Pablo Canales Herrerías
Direction : Pierre BruhnsJean Baudry
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Immunité et infection
Date : Soutenance le 24/09/2020
Etablissement(s) : Université Paris Cité
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Frontières de l'innovation en recherche et éducation (Paris ; 2006-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut Pasteur (Paris). Anticorps en Thérapie et Pathologie
Structure de recherche : Institut Pasteur. Département d'Immunologie (2006-….)
Jury : Président / Présidente : Andreas Radbruch
Examinateurs / Examinatrices : David Boutboul, Marion Espéli
Rapporteur / Rapporteuse : Ziv Shulman, Thierry Defrance

Mots clés

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Résumé

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Les anticorps sont des acteurs clés des réponses immunitaires protectrices en favorisant la destruction des agents pathogènes et en conférant une mémoire immunologique, obtenue grâce à leur production à long terme par les plasmocytes. Cependant, les réponses anticorps peuvent également être néfastes, en particulier dans le contexte de maladies auto-immunes, où les protéines endogènes peuvent être ciblées par des autoanticorps. La thrombopénie immunitaire (PTI) est un trouble immunitaire caractérisé par une forte réponse auto-immune contre les antigènes plaquettaires, ce qui entraîne une diminution des taux de plaquettes. Les manifestations cliniques se présentent souvent sous forme de saignements légers sur la peau ou les surfaces muqueuses, mais peuvent également inclure des épisodes de saignement interne potentiellement mortels dans les cas plus graves. Bien que les anticorps soient connus pour être au cœur de cette pathologie, la population de plasmocytes autoréactifs reste mal caractérisée, notamment en termes d'affinité de leurs anticorps et des sites anatomiques dans lesquels ils résident. L'étude de cellules plasmatiques spécifiques est souvent difficile en raison de l'absence de lien physique entre une cellule et son anticorps sécrété. Dans cette thèse, j'ai développé une nouvelle plateforme microfluidique qui permet de caractériser des plasmocytes isolés de tissus humains, en termes de sécrétion d'anticorps et d'affinité pour l'autoantigène plaquettaire GPIIbIIIa. Les cellules sont encapsulées dans des gouttelettes microfluidiques (de l'ordre du picolitre) dans lesquelles toutes les protéines sécrétées resteront piégées, et un test biologique basé sur la fluorescence est utilisé pour détecter la sécrétion d'anticorps et la liaison à l'antigène. À l'aide de cette plateforme, j'ai analysé les cellules de 24 patients PTI et 12 donneurs sains, et comparé la fréquence des plasmocytes autoréactifs dans différents sites anatomiques, à savoir la rate, la moelle osseuse et le sang (dans certains cas prélevés sur le même individu). De manière remarquable, j'ai trouvé que les plasmocytes autoréactifs avec une forte affinité pour GPIIbIIIa peuvent être présents dans les trois sites anatomiques étudiés, y compris la moelle osseuse, un site qui pourrait leur assurer une survie à long terme. De plus, j'ai trouvé une corrélation en termes d'ampleur de la réponse localisée dans différents organes des mêmes patients, reflétant peut-être un processus d'expansion de la réponse. Ces résultats nous aideront à comprendre la pathogenèse sous-jacente du PTI et mettent déjà en évidence les possibilités uniques que les technologies microfluidiques en gouttelettes peuvent offrir dans l'étude des réponses anticorps.