Étude de l’hémoglobine glyquée chez des patients diabétiques de type 1
Auteur / Autrice : | Emilie Gloaguen |
Direction : | Flavie Mathieu |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Épidémiologie génétique |
Date : | Soutenance le 03/09/2020 |
Etablissement(s) : | Université Paris Cité |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Pierre Louis de santé publique : épidémiologie et sciences de l'information biomédicale (Paris ; 2000-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Génétique du diabète / DIAGEMM |
Jury : | Président / Présidente : Marie-Aline Charles |
Examinateurs / Examinatrices : Marie-Aline Charles, Martine Vaxillaire, Hervé Perdry, Jean-Claude Carel, Marc de Kerdanet | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Martine Vaxillaire, Hervé Perdry |
Mots clés
Résumé
Malgré les avancées technologiques au cours des 20 dernières années, le contrôle de la glycémie demeure un défi de taille pour les enfants atteints de diabète de type 1 (DT1), certains patients n'atteignant jamais un équilibre glycémique correct (estimé par le taux d’hémoglobine glyquée, HbA1c), ce qui entraîne des complications sévères à long terme. À ce jour, il n’existe aucune étude conjointe des facteurs cliniques, épidémiologiques et génétiques influençant le taux d’HbA1c. L’objectif de cette thèse est donc l’étude de l’ensemble de ces facteurs, en trois volets distincts. Une première étape a consisté en l’étude des propriétés statistiques d’un test d’association génétique, le « General Regression Model » (GRM), dans le cadre de l’étude d’un trait quantitatif. En effet, les études d’association génétique à grande échelle d’un trait quantitatif utilisent le plus souvent des modèles de régression linaire (LR) faisant l’hypothèse d’un effet dose de l’allèle à risque (modèle additif LR_ADD), ce qui entraîne une perte de puissance en cas d’écart à l’additivité. Au contraire, le GRM ne fait pas d’hypothèse quant au mode de transmission et permet de le tester formellement. Nous avons comparé les propriétés statistiques du GRM à celles des tests LR pour un grand nombre de modèles génétiques par une étude de simulation. Les résultats obtenus montrent que le GRM peut être aussi puissant que le LR_ADD sous un modèle additif et qu’il est plus puissant que le LR_ADD en cas d’écart à l’additivité. Le test du modèle de transmission a permis de conclure au modèle simulé dans la plupart des cas. Dans un deuxième temps, nous avons réalisé une revue systématique de la littérature des facteurs influençant le taux d’HbA1c chez le jeune patient DT1 entre 2010 et juillet 2016. Pour les facteurs non-génétiques, 1974 articles ont été répertoriés dont 78 ont été sélectionnés. La plupart de ces articles portent sur l’étude de l’effet d’un facteur particulier sur le taux d’HbA1c. Les principaux facteurs influençant le taux d’HbA1c sont : le statut pubertaire, le statut socio-économique, l’ethnie, la durée du DT1, l’adhérence et le type de traitement. Pour les facteurs génétiques, 277 ont été répertoriés et 14 sélectionnés. La plupart de ces études se sont intéressées à des gènes candidats dans des cohortes de petite taille. Ce travail souligne la nécessité d’étudier conjointement les différents facteurs influençant le taux d’HbA1c. Enfin, en collaboration avec le Dr Bendelac et le Pr Nicolino, Directeur du service d’endocrinologie-diabétologie pédiatrique à l’Hôpital Femme-Mère-Enfant de Lyon, j’ai participé au projet GENDIR qui vise à étudier le rôle de facteurs impliqués dans le contrôle de l’équilibre glycémique. Cette étude rétrospective porte sur un échantillon de 362 patients pour lesquels nous avons collecté les principaux facteurs identifiés dans la revue après 2, 5 et 10 ans de diabète et génotypé 260 patients. L’étude préliminaire a permis d’identifier l’origine géographique des parents comme étant le principal facteur influençant le taux d’HbA1c après de 2 ans de diabète après correction pour la dose d’insuline requise. Aucun marqueur génétique n’a été répliqué par manque de puissance, et nous avons pu mettre en évidence différents profils d’évolution du taux d’HbA1c, qui devront être étudiés plus en détails dans la suite de l’étude. Sur le long terme, l’ensemble des résultats obtenu dans le cadre de ma thèse pourrait avoir des applications directes en clinique et bénéficier aux patients diabétiques au moment du diagnostic (limitation de la période de titrage et d’ajustement des doses d’insuline), au cours de la maladie (définition de la dose d’insuline optimale de chacun des patients diabétiques en fonction de leurs caractéristiques), limitant ainsi les complications du diabète.