Objectivation comportementale et neurophysiologique de la contagion émotionnelle en conditions naturelles musicales au sein d'un groupe.
Auteur / Autrice : | Thibault Chabin |
Direction : | Lionel-Henri Pazart, Damien Gabriel |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Neurosciences |
Date : | Soutenance le 18/12/2020 |
Etablissement(s) : | Bourgogne Franche-Comté |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Environnements, Santé (Dijon ; Besançon ; 2012-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire de neurosciences : intégratives et cliniques (Besançon) - Laboratoire de Neurosciences Intégratives et Cliniques |
Site de préparation : Université de Franche-Comté (1971-2024) | |
Jury : | Président / Présidente : Jean-Julien Aucouturier |
Examinateurs / Examinatrices : Lionel-Henri Pazart, Damien Gabriel, Jean-Julien Aucouturier, Didier Grandjean, Frédéric Bevilacqua, Laura Ferreri | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Didier Grandjean, Frédéric Bevilacqua |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
La pratique de la musique est une activité collective qui offre une multitude d’interactions à différents niveaux. En particulier, elle permet l’étude des interactions émotionnelles inter individuelles. Le but de notre recherche était de mesurer la survenue d’évènements émotionnels collectifs dans un public, sur le plan comportemental et neuro-physiologique, lors d’une situation naturelle de concert. Ce manuscrit expose en premier lieu différents concepts relatifs à la transmission émotionnelle inter-individuelle, comme la contagion ou la résonance émotionnelle, ainsi qu’un état de l’art des différents travaux concernant le plaisir et le frisson musical. Il présente ensuite différentes méthodes de mesure du couplage cérébral, d’intérêt pour l’étude objective des interactions inter-individuelles. A travers une première étude de faisabilité, nous suggérons que les conditions naturelles du Concours International des Jeunes Chefs d’Orchestre de Besançon représentent un terrain d’expérimentation adapté à l’étude de la dynamique émotionnelle de groupes, à l’aide d’outils neurophysiologiques. Ensuite, afin de préparer la mise en place d’un paradigme de mesure de la synchronisation émotionnelle en conditions naturelles, deux études en laboratoire ont été réalisées. La première suggère que le plaisir et le frisson musical peuvent être mesurés à l’aide de l’électroencéphalographie (EEG) haute résolution, notamment dans la bande de fréquence theta sur les aires temporales, préfrontales et centrales. Puisque l’EEG haute résolution est difficile à exporter hors du laboratoire, la seconde étude a évalué et validé en laboratoire, l’utilisation de matériel d’EEG mobile pour la mesure du plaisir musical en conditions naturelles, en le comparant à l’EEG haute résolution. Enfin, la dernière étape du projet a permis d’enregistrer le ressenti émotionnel subjectif d’une quinzaine de participants simultanément et de recueillir des données EEG en conditions naturelles, lors du Concours International des Jeunes Chefs d’Orchestre. La mesure neurophysiologique de ”vagues d’émotions”, lorsqu’une majorité de participants ressent un plaisir intense simultanément, n’a pas pu être réalisée du fait du faible nombre d’évènements enregistrés. Nos mesures ont montré que le frisson musical n’est pas un marqueur de l’effervescence émotionnelle collective. Bien que des frissons aient été déclarés simultanément par plusieurs participants à plusieurs reprises, très peu ont été déclarés durant des vagues émotionnelles. Nos données EEG suggèrent qu’une forme de contagion et/ou de résonance émotionnelle pourrait survenir entre les membres du public. Le couplage de l’activité cérébrale entre les participants (TI & ThetaCo) était significativement plus fort lorsque les participants reportaient des émotions, que lorsqu’ils ne ressentaient pas de plaisir particulier. Plus encore, plus les participants étaient proches physiquement, plus ils ont reporté des émotions similaires, et plus leurs activités cérébrales étaient couplées (manière générale et dans la bande de fréquence theta), lorsqu’il reportaient des émotions intenses.