Intérêt et modalités d’utilisation de l’élastographie ultrasonore impulsionnelle 2D en mode shear wave elastography (2D-SWE) dans l’évaluation du développement pulmonaire fœtal
Auteur / Autrice : | Nicolas Mottet |
Direction : | Rajeev Ramanah |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Médecine, biophysique et imagerie médicale |
Date : | Soutenance le 13/03/2020 |
Etablissement(s) : | Bourgogne Franche-Comté |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Environnements, Santé (Dijon ; Besançon ; 2012-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Nanomédecine, imagerie, thérapeutique (Besançon ; 2012-2023) - Nanomédecine, imagerie, thérapeutique |
Site de préparation : Université de Franche-Comté (1971-2024) | |
Jury : | Président / Présidente : Sébastien Aubry |
Examinateurs / Examinatrices : Rajeev Ramanah, Sébastien Aubry, Olivier Morel, Franck Perrotin, Guillaume Gorincour, Emmanuelle Jacquet | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Olivier Morel, Franck Perrotin |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Mots clés libres
Résumé
Le développement pulmonaire chez le fœtus s’accompagne d’une prolifération cellulaire, d’un renouvellement intense de la matrice extracellulaire et d’une augmentation des dépôts d'élastine responsables d’une évolution des caractéristiques tissulaires au cours de la gestation. L’élastographie ultrasonore impulsionnelle 2D en mode Shear Wave Elastography (2D-SWE) consiste à focaliser un faisceau ultrasonore à différentes profondeurs pour générer des ondes de cisaillement dont la vitesse de propagation dépend de l’élasticité du tissu étudié.L’objectif de cette thèse est de proposer une nouvelle approche du développement pulmonaire fœtal humain à travers l’étude de son élasticité au cours de la gestation grâce à l’utilisation de l’élastographie ultrasonore impulsionnelle 2D-SWE. En tenant compte des différents paramètres acoustiques des sondes d’échographie utilisées, nous avons pu respecter les critères de sécurité acoustique réglementaires pour explorer la poumon fœtal humain in vivo. Nous avons d’abord recherché les facteurs limitant la mesure de l’élasticité d’un tissu mou par 2D-SWE selon une approche fondamentale avec l’utilisation de tests rhéométriques. Dans une première étude pilote nous avons évalué la faisabilité et la reproductibilité de la mesure de l’élasticité pulmonaire fœtale in vivo par 2D-SWE. Dans une deuxième étude, nous avons suivi l’évolution de l’élasticité du poumon fœtal entre 24 et 39 semaines d’aménorrhée et comparé les valeurs obtenues à celle du foie fœtal. Enfin, nous avons étudié les variations du coefficient d’élasticité dans un modèle d’occlusion trachéale chez le singe d’une part, et lors de l’exploration de pathologies pulmonaires congénitales d’autre part.L’élastographie 2D-SWE permet d’apprécier l’élasticité moyenne d’un tissu mou mais ne semble pas appropriée pour en estimer sa valeur absolue. Il existe une variabilité du module d’élasticité, mais cette variabilité semble constante selon la profondeur d’exploration. L’utilisation de sondes convexes de basses fréquences parait plus adaptée à l’exploration de tissu profond en garantissant une meilleure stabilité du module de cisaillement. La première étude pilote chez 103 fœtus a permis de confirmer que les mesures de l’élasticité moyenne du poumon et du foie étaient faisables par 2D-SWE avec une reproductibilité acceptable. L’analyse intermédiaire des résultats de la deuxième étude pilote chez 63 fœtus montrait que l’évolution de l’élasticité moyenne selon l’âge gestationnel semblait différente pour le poumon et le foie. Alors que l’élasticité hépatique moyenne semblait augmenter avec l’âge gestationnel (3,76 kPa à 24 SA versus 4,52 à 39 SA, p<0,001) celle du poumon évoluait par pallier. De 24 SA à 32 SA, il existait une tendance à l’augmentation progressive de l’élasticité du poumon fœtal (3,82 kPa à 24 SA, 4,92 kPa à 28 SA, 5,15 kPa à 32 SA p<0,001). Après 32 SA, l’élasticité diminuait pour atteindre 4,42 kPa à 36 SA puis 4,09 kPa à 39 SA. Nous avons observé une dispersion plus importante des mesures pour le poumon par rapport à celle du foie pouvant témoigner d’une évolution tissulaire différente de ces deux organes au cours de la grossesse(p<0,001). Dans cette étude, les distances moyennes entre la sonde et le site de mesure au niveau du poumon et du foie étaient respectivement de 4,6 cm [2,5-8] et 5,8 cm [3-10]. On retrouvait une variation modérée de l’élasticité pulmonaire moyenne selon la profondeur d’exploration