Thèse soutenue

Les objets connectés au service de l'apprentissage

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Auteur / Autrice : Aymeric Bouchereau
Direction : Ioan Roxin
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences de l'information et de la communication
Date : Soutenance le 23/11/2020
Etablissement(s) : Bourgogne Franche-Comté
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Lettres, Communication, Langues, Arts (Dijon ; Besançon ; 2017-....)
Partenaire(s) de recherche : établissement de préparation : Université de Franche-Comté (1971-....)
Laboratoire : Edition, Langages, Littératures, Informatique, Arts, Didactiques, Discours (ELLIADD) (Besançon)
Jury : Président / Présidente : Anne Piponnier
Examinateurs / Examinatrices : Ioan Roxin, Anne Piponnier, Stéphane Chaudiron, Imad Saleh, Sébastien George
Rapporteurs / Rapporteuses : Stéphane Chaudiron, Imad Saleh

Résumé

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L’apprentissage – principe vital de l’évolution – assure la transformation des données primaires captées par nos sens en connaissances utiles ou idées abstraites et générales, exploitables dans de nouvelles situations et contextes. Les neurosciences cognitives montrent que les mécanismes de l’apprentissage reposent sur l’engagement cognitif (e.g. se questionner, évaluer ses erreurs), physique (e.g. manipuler, bouger) et social (e.g. débattre, collaborer). L’apprenant construit ses connaissances par l’expérience, en explorant son environnement, en formulant des hypothèses et en expérimentant.Apprendre est crucial dans un contexte où l’évolution exponentielle des technologies de l’information et de la communication change les objets, les pratiques et les usages. Le développement de l’Internet des Objets (IdO) transforme les objets physiques du quotidien (e.g. ampoule, montre, voiture) en objets connectés (OC) pouvant collecter des données et agir sur l’environnement de l’usager. L’apprentissage devient aussi bien biologique qu’artificiel et permet de créer des systèmes d’Intelligence artificielle (SIA) analysant de grands volumes de données pour automatiser des tâches et assister les individus.Les technologies peuvent favoriser l’apprentissage, lorsque les possibilités techniques qu’elles offrent sont utilisées pour soutenir le processus de construction de connaissances. Ainsi, cette thèse porte sur l’apprentissage dans le contexte de l’IdO et examine la manière dont les spécificités des OC peuvent s’articuler avec les mécanismes de l’apprentissage.Afin d’identifier les caractéristiques de l’apprentissage dans le contexte de l’IdO, nous avons étudié les usages existants d’OC. En s’appuyant sur l’état de l’art, nous avons proposé un outil conceptuel décrivant l’IdO au travers de quatre dimensions d’analyse : Données, Interfaces, Agents et Pervasivité. Cet outil nous a permis d’identifier, de répertorier, de classer et, in fine, d’analyser les usages d’OC au service de l’apprentissage. Dans le cadre ces usages, l’apprentissage est caractérisé par l’engagement physique, la contextualisation des savoirs et le rapprochement des activités pédagogiques avec la réalité.En valorisant les résultats de ce premier travail, nous avons élaboré une approche pour mettre les spécificités des OC au service de l’apprentissage des sciences. L’aspect abstrait et souvent contre-intuitif des savoirs scientifiques freine leur apprentissage, en partie car notre perception de la réalité est subjective et limitée par nos sens. Or, les données collectées par les OC et analysées par des SIA apportent des informations sur l’environnement pouvant être utilisées pour étendre la perception humaine.Ainsi, l’objectif de notre approche, traduite par le modèle Données - Représentations - Interactions (DRI), vise à exploiter les OC et les SIA pour faciliter l’observation de phénomènes physiques. Selon le modèle DRI, l’apprenant interagit avec des représentations d’un phénomène physique générées à partir d’OC et de SIA. En accord avec les mécanismes de l’apprentissage (e.g. constructivisme, rôle de l’expérience), l’apprenant est amené à faire des observations et des manipulations, à formuler des hypothèses et à les tester. Afin d’évaluer les effets et les contraintes du modèle DRI, nous avons conçu les dispositifs LumIoT dédiés à l’apprentissage des grandeurs photométriques (e.g. flux lumineux, intensité lumineuse, éclairement). Puis, nous avons conduit une expérimentation avec 17 étudiants du Master 1 Produits et Services Multimédia de l’Université de Franche-Comté (site de Montbéliard).Les résultats de l’expérimentation montrent que les dispositifs LumIoT, basés sur le modèle DRI, ont facilité l’observation et la compréhension des grandeurs photométriques. En rendant accessibles des savoirs abstraits, le modèle DRI ouvre la voie à des dispositifs d’apprentissage mettant les OC et les SIA au service de la médiation des savoirs.