Aurea aetas, poésie latine et renouveau de l’Église au début du XVIe siècle
Auteur / Autrice : | Martina Atzori |
Direction : | Alfredo Perifano |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Langues, littératures et civilisations romanes : Italien |
Date : | Soutenance le 31/01/2020 |
Etablissement(s) : | Bourgogne Franche-Comté |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sociétés, Espaces, Pratiques, Temps (Dijon ; Besançon ; 2017-....) |
Partenaire(s) de recherche : | établissement de préparation : Université de Franche-Comté (1971-2024) |
Laboratoire : Institut des sciences et techniques de l'Antiquité (Besançon) | |
Jury : | Président / Présidente : Serge Stolf |
Examinateurs / Examinatrices : Alfredo Perifano, Serge Stolf, Florence Bistagne, Jean-Yves Guillaumin | |
Rapporteur / Rapporteuse : Florence Bistagne |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Léon X est élu au trône pontifical en mars 1513 dans un moment historique caractérisé par une crise profonde des institutions ecclésiastiques et des mœurs du clergé. Au début du XVle siècle, le mythe atemporel et universel de l'âge devient ainsi la clé de lecture d'un programme politique complexe, dans lequel les ambitions des Médicis concourent au renforcement de l'autorité du pontife et à l'élan réformateur tant des laïcs que des factions les plus pieuses du monde catholique : ceux-ci considèrent l'élection de ce pape comme la source d'un nouvel espoir pour la tant souhaitée Reformatio ecclesiae. Léon X, par son origine, son soutien aux Lettres et à l'imprimerie et notamment par sa décision de poursuivre le Concile de Latran (1412-1517), semblait incarner le Pasteur angélique attendu depuis longtemps, celui qui serait capable de gouverner et de guérir une Église catholique en plein désarroi. Notre étude porte sur la production poétique en langue latine qui acclame le nouveau pontife dans l'attente d'un renouveau. Nous avons mis au jour les multiples implications du mythe au sein d'une production poétique protéiforme, avec une attention particulière pour les implications religieuses. Dès son élévation à la chaire de Saint Pierre, les poètes rivalisent de vers pour célébrer le nouveau pontife. Considérés généralement par la critique comme des panégyriques répétitifs, ces poèmes nous ont cependant permis d'apporter un nouvel éclairage sur le mythe de l'âge d'or de la décennie léonine. Ces poètes laudateurs reprennent les thèmes marquants de la propagande médicéenne et contribuent à la construction méticuleuse d'un programme iconologique et spectaculaire, axée sur la consécration du pape-roi. L'analyse de cette riche création poétique fleurissant sous le premier pape Médicis dévoile une réalité complexe et contrastée. À l'image irénique des poètes regroupés en solidarités sur le fond romantique des ruines de Rome se superpose une autre vision plus tourmentée, dans laquelle la confrontation entre factions adverses présage de la réforme à venir. Derrière la dorure d'une poésie imprégnée de classicisme, cristallisée dans une tradition historiographique désormais dépassée, les réminiscences mythologiques alternent avec des apparitions monstrueuses suggérant la hantise permanente de l'invasion ottomane. À la tension religieuse millénariste succède une sincère dévotion chrétienne de groupes réformateurs à la recherche désespérée d'une régénération de l'Église. L'examen et la traduction de nombreux poèmes, dont certains inédits, nous a permis de recueillir les aspirations les plus profondes et les obsessions récurrentes d'une époque de transition, qui allait faire bientôt face à la crise des valeurs de la Renaissance.