Expression de quatre adipocytokines, chémérine, adiponectine, visfatine et adipoline au niveau plasmatique et dans les tissus métaboliques et reproducteurs chez les truies Large White et Meishan et en réponse à diverses conditions nutritionnelles chez la poule reproductrice
Auteur / Autrice : | Alix Barbe |
Direction : | Joëlle Dupont, Agnieszka Rak |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences de la vie |
Date : | Soutenance le 13/10/2020 |
Etablissement(s) : | Tours |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Santé, Sciences Biologiques et Chimie du Vivant (Centre-Val de Loire ; 2012-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Physiologie de la Reproduction et des Comportements (Tours) |
Jury : | Président / Présidente : Sophie Tesseraud |
Rapporteur / Rapporteuse : Sami Dridi, Maxwell Hincke, Isabelle Louveau |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Mots clés libres
Résumé
Le métabolisme énergétique et la reproduction sont des fonctions étroitement liées. Chez l’humain, il a été démontré que les adipocytokines sécrétées par le tissu adipeux blanc (tissu adipeux viscéral (TAv) et sous-cutané (TAsc)), régulent l’homéostasie énergétique. Peu de données sont connues sur la régulation des adipocytokines chez les espèces agronomiques. Nous avons étudié 4 adipocytokines, chez la truie et la poule. Tout d’abord, nous avons étudié l’expression de la chémérine, l’adiponectine et la visfatine chez 2 races de truie présentant des variations d’engraissement et de fertilité, et chez la poule nourrie avec un régime supplémenté en extraits de pépin de raisin (EPR). Nous avons ensuite caractérisé une adipocytokine récente, l’adipoline, chez les 2 espèces.Chez la truie, le rôle des adipocytokines dans l’engraissement a été peu étudié, bien que ces hormones soient associées au poids corporel. Nous avons donc choisi d’évaluer leur expression chez 2 races de porcs, Meishan (MS) et Large White (LW). Nous avons confirmé que les MS ont une épaisseur de TA dorsal et une prolificité plus élevées que les LW. Pour le plasma et l’expression protéique dans le TAv, RARRES2 augmente, ADIPOQ diminue et NAMPT reste similaire chez les MS. Enfin, RARRES2 et ADIPOQ sont négativement corrélés avec l’âge à la puberté chez les 2 espèces. Ainsi, RARRES2 et ADIPOQ sont différemment exprimés entre les MS et les LW. Chez le porc, RARRES2 pourrait être associé à l’engraissement. Chez la poule, la restriction alimentaire généralement utilisée génère un stress pour les animaux. Chez les mammifères, les EPR réduisent le stress oxydatif (SO) mais leurs effets ont été peu étudiés chez la poule. De plus, comme montrés chez les rongeurs, les adipocytokines pourraient être impliquées dans le SO. Dans notre étude, nous avons évalué les effets du temps de supplémentation (depuis l’éclosion ou à 4 semaines d’âge) et de la concentration en EPR (0.5% ou 1%) dans l’alimentation, sur le métabolisme et la reproduction. Dans le plasma, les EPR induisent une diminution de RARRES2 et une augmentation de ADIPOQ et NAMPT. RARRES2 plasmatique est positivement corrélée avec le SO plasmatique. Les EPR diminuent la stéroïdogenèse dans le jaune d’œuf et dans les cultures des cellules de granulosa (CG). Ainsi, la supplémentation alimentaire en EPR modifie l’expression des adipocytokines dans le plasma et les tissus, et la concentration plasmatique de RARRES2 pourrait être un marqueur du SO. La leptine, est l’adipocytokine la plus étudiée dans les interactions métabolisme et reproduction. Chez la poule, son expression est controversée, mais une autre adipocytokine, appelée adipoline (CTRP12) très peu étudiée pourrait, dans cette espèce, jouait le rôle de la leptine décrit chez les mammifères. Nous avons donc évalué son expression (ARNm) chez la poule et chez les truies MS et LW. L’expression de CTRP12 dans le TAv et les moyens follicules ovariens est plus élevée chez les truies MS. Dans les follicules ovariens, l’expression augmente pendant la folliculogenèse. L’adipoline à 20 ng/mL augmente la prolifération et la stéroïdogenèse des CG. Chez la poule, nous avons mesuré l’expression de CTRP12 dans les tissus pendant l’ontogenèse, et chez l’adulte, en réponse à différents états nutritionnels. Un régime ad libitum augmente l’expression dans le TAv et le TAsc comparé au régime restreint et une supplémentation en huile de poisson diminue l’expression dans les CG du follicule préovulatoire. Ainsi, CTRP12 augmente chez la race porcine grasse, et la protéine augmente la prolifération et la stéroïdogenèse in vitro des CG. Chez la poule, l’expression varie pendant le développement de l’embryon et avec l’alimentation, chez l’adulte.Nos résultats montrent que les variations de la composition corporelle de la truie et la supplémentation alimentaire en EPR chez les poules régulent l’expression des 4 adipocytokines dans le plasma et les tissus métaboliques et reproducteurs.