Thèse soutenue

Les radios communautaires locales au Mali, levier d’intelligence territoriale et vecteurs de concertation : études et recherche d’éléments d’un dispositif sociotechnique communicant

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Auteur / Autrice : Issiaka Toure
Direction : Yann Bertacchini
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences de l'information et de la communication
Date : Soutenance le 20/12/2020
Etablissement(s) : Toulon
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sociétés méditerranéennes et sciences humaines (Toulon ; 2008-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut Méditerranéen des Sciences de l'Information et de la Communication (Toulon ; Marseille ; 2018-....)
Jury : Président / Présidente : Paul Rasse
Rapporteurs / Rapporteuses : Nicolas Moinet, Bruno Raoul

Résumé

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De 1968 jusque dans les années 1990, le Mali vivait sous un régime militaire dictatorial et monopartite. Celui-ci gouvernait sans état d’âme, aucune compassion pour son peuple, privé de droit d’accès à l’information et à la communication. L’État à lui seul monopolisait les affaires et décidait de tout en lieu et place des gouvernés sans que leur avis ne soit demandé. Ne disposant pas de modèle de développement propre à eux, les militaires reproduisaient les modèles venant d’ailleurs. Il s’agit du principe de développement par le haut, appelé top-down. Selon (Liotier, 2001), « on ne leurs a pas demandé d'innover à partir de leurs dynamiques internes et d'orienter le changement dans le sens de leurs systèmes de référence ».Les décisions de l’État ne répondant plus aux attentes du peuple, cela avait mis dos à dos, créé un clivage entre les gouvernants et les gouvernés. Des mouvements de contestation et de soulèvements populaires ont eu raison de ce pouvoir militaire dans les années 1990, ouvrant ainsi la voie à la démocratie et à la décentralisation. Le processus ainsi instauré a exigé la refondation de l’État et l’accès de tous à l’information. Il fut question d’entreprendre des réformes avec la création de communes urbaines et rurales.Ces nouvelles communes ainsi créées, à qui l’État, a délégué une partie du pouvoir et de compétences devraient s’autogérer en mettant en avant le principe de « penser global, agir local » de (Dubos, 1972). Cela sous-entend que tout développement devrait partir de la base et respecter le concept de bottom-up. Ce nouveau processus exigeait la concertation et la participation de tous les acteurs aux projets de développement initiés par la base et pour la base. De ce fait, l’implication des acteurs locaux de cultures différentes appelée capital formel par (Bertacchini, 2004) devient indispensable. Cette implication en des projets communs selon (Bertacchini, 2000) suppose l’échange de l’information, d’accorder du crédit à l’information reçue et d’établir des réseaux de transfert des connaissances. Le processus d’intelligence territorial qualifié de démarche d’information et de communication territoriales par (Bertacchini, 2004) s’inscrit dans cette posture. La réussite de tels projets nécessite des moyens d’information et de communication à disposition. A ce sujet, les autorités du Mali se sont appuyées sur les Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication pour y arriver. Parmi cette panoplie de canaux proposés, les communautés locales ont fait le choix des radios communautaires.Notre démarche consiste dans un premier temps à étudier ce dispositif sociotechnique communicant. Puis, dans le second temps à comprendre son influence sur le développement des collectivités territoriales du Mali.