Evolution de la cutine chez les plantes et son rôle durant la terrestrialisation
Auteur / Autrice : | Duchesse Lacours Mbadinga Mbadinga |
Direction : | Christophe Dunand, Pierre-Marc Delaux |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Développement des plantes |
Date : | Soutenance le 03/12/2020 |
Etablissement(s) : | Toulouse 3 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sciences écologiques, vétérinaires, agronomiques et bioingénieries (Toulouse) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire de Recherche en Sciences Végétales (Toulouse ; 2010-....) |
Résumé
La colonisation réussie et durable des terres par les plantes a nécessité l'apparition de certains traits afin de survivre aux nouvelles contraintes telles que l'accès limité aux nutriments et à l'eau, la gravité, l'environnement oxydatif et les radiations UV. Chez les plantes terrestres existantes, les polymères hydrophobes déposés à la surface de différents tissus, tels que la sporopollénine, la cuticule, la subérine et la lignine, sont connus pour contribuer à la limitation de la perte d'eau et à la résistance à d'autres stress abiotiques, ce qui en fait des ''innovations de terrestrialisation'' potentielles. Comment et quand ces traits ont évolué chez les plantes restent insaisissables. Les données fossiles et l'analyse phylogénétique des gènes impliqués dans la biosynthèse de ces polymères chez les plantes ont proposé la cutine, la partie hydrophobe et polymérisée de la cuticule, comme le meilleur candidat pour la terrestrialisation des plantes. Cette thèse décrit des recherches menées pour déterminer la distribution de la cutine dans les plantes, l'évolution des gènes nécessaires à sa biosynthèse et la fonction de deux d'entre eux chez la Bryophyte modèle, Marchantia polymorpha. La présence de la cutine dans les espèces de Zygnematophyceae, qui sont les algues les plus proches des plantes terrestres, et dans diverses plantes terrestres a été surveillée par des observations microscopiques et des analyses biochimiques. La cutine n'a été détectée que dans les plantes terrestres, de même qu'une enzyme terminale de la biosynthèse des monomères de cutine, les glycérol-phosphates acyle transférases (GPATs). Pour confirmer l'origine de la cutine chez les Embryophytes, nous avons étudié les GPATs chez M. polymorpha. Tout d'abord, le pattern d'expression des GPATs de M. polymorpha a été étudié en utilisant la fusion promoteur:GUS. Les activités de ces promoteurs ont été principalement détectées là où la cutine est formée. Ensuite, une lignée mutante GPAT de M. polymorpha a été isolée. Des analyses macroscopiques de ce mutant ont montré que, comme chez les autres Embryophytes, les gènes liés à la cutine de Marchantia sont impliqués dans le développement des organes aériens. L'analyse biochimique, la génétique inverse et la phylogénétique ont été combinées pour parvenir à la conclusion selon laquelle la cutine a évolué dans les premières plantes terrestres avec une classe d'enzymes de biosynthèse de la cutine, les GPATs, et joue probablement une fonction dans le développement chez les Bryophytes.