Thèse soutenue

Étude des déterminants du départ d'un site halte migratoire : modélisation et implications pour la gestion

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Auteur / Autrice : Sébastien Roques
Direction : Emmanuelle CamRoger Pradel
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Ecologie, biodiversité et évolution
Date : Soutenance le 09/12/2020
Etablissement(s) : Toulouse 3
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences écologiques, vétérinaires, agronomiques et bioingénieries (Toulouse)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Evolution et Diversité Biologique (Toulouse ; 2003-2023)
Jury : Examinateurs / Examinatrices : Christophe Thébaud, Jocelyn Champagnon
Rapporteurs / Rapporteuses : Matthieu Guillemain, Ana Rodrigues

Mots clés

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Résumé

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Chaque année des dizaines de millions d'oiseaux migrateurs voyagent entre leurs aires de reproduction et leurs aires d'hivernage. Ce voyage de plusieurs milliers de kilomètres implique des contraintes météorologiques et énergétiques qui conduisent les oiseaux à effectuer des haltes migratoires. Les contraintes énergétiques forcent alors les oiseaux à refaire leurs réserves d'énergie durant ces haltes pour pouvoir effectuer de nouveau un vol de plusieurs centaines de kilomètres. En conséquence de cela, plus de 80% du temps total de migration est passé sur les sites de halte. Mieux comprendre les déterminants du départ d'un site de halte migratoire est donc crucial pour mieux appréhender le phénomène de la migration dans sa globalité ainsi que les variations de fitness d'une espèce. C'est pourquoi cette thèse, à l'interface entre modélisation et écologie de la migration, vise à obtenir une meilleure compréhension des décisions d'oiseaux migrateurs lors de leurs haltes à partir de données de capture-marquage-recapture récoltées parfois depuis des dizaines d'années et sur différents sites. En plus de cela, les potentielles implications en termes de gestion d'un site de halte seront abordées. La thèse s'articule sous la forme de 4 parties principales. La première vise à mesurer la part relative des conditions environnementales et du temps depuis l'arrivée dans la décision de départ d'un passereau migrateur. Elle a démontré que le temps depuis l'arrivée était alors plus important que les conditions environnementales pour un passereau migrateur transsaharien quand il s'agissait de décider de partir d'un site de halte. La seconde consiste à évaluer comment différents trajets de migration influencent les décisions de départ sur différents sites de halte d'une même espèce de limicole. Elle a de son côté démontré que la durée moyenne de halte était plus longue pour les oiseaux se préparant à un vol au-dessus de l'océan mais que les conditions environnementales choisies pour le départ convergeaient entre les deux sites. La troisième a pour but le développement d'un modèle multi-espèces pour explorer la synchronie dans la décision de départ d'un site de halte entre plusieurs espèces de passereaux migrateurs transsahariens. Elle a révélé que les variations quotidiennes de probabilités de départ étaient fortement synchrones entre les différentes espèces et que ce résultat était réplicable entre différents sites. De plus, dans la continuité de la partie 1, elle a révélé que le temps depuis l'arrivée était l'élément qui tendait à synchroniser les variations de probabilités de départ entre les espèces. La quatrième porte sur le pourquoi et comment utiliser la durée de halte estimée par les modèles de capture-recapture comme un outil de gestion des zones de halte migratoire. Elle passe en revue les différents aspects utiles de cette métrique pour des problématiques de gestion et de conservation des oiseaux migrateurs. Dans l'ensemble, ces travaux permettent d'affiner nos connaissances sur les décisions de départ d'un site de halte migratoire et des outils d'analyses associés pouvant à la fois être utiles pour découvrir de nouvelles facettes de la migration ainsi que pour la gestion et la conservation des oiseaux migrateurs et de leurs zones de halte.