Signatures observationnelles de la migration planétaire dans l'émission des poussières froides des disques protoplanétaires
Auteur / Autrice : | Gaylor Wafflard-Fernandez |
Direction : | Clément Baruteau |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Astrophysique, Sciences de l'Espace, Planétologie |
Date : | Soutenance le 15/12/2020 |
Etablissement(s) : | Toulouse 3 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sciences de l’univers, de l’environnement et de l’espace (Toulouse) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Institut de recherche en astrophysique et planétologie (Toulouse ; 2011-....) |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Cette thèse porte sur l'évolution orbitale de planètes dans un disque protoplanétaire constitué de gaz et de poussières autour d'une jeune étoile (les dix premières millions d'années après la formation de l'étoile). L'interaction gravitationnelle entre les planètes et le gaz du disque protoplanétaire change rapidement la distance des planètes à leur l'étoile. C'est ce que l'on appelle la migration planétaire. De nombreuses études ont examiné comment la direction et la vitesse de cette migration planétaire dépendent de la masse de la planète et des propriétés physiques du gaz des disques, afin d'interpréter les propriétés orbitales des exoplanètes. Les poussières sont la plupart du temps négligées dans ce type d'études car elles représentent une masse très inférieure à celle du gaz dans les disques, et ont donc a priori moins d'impact sur la migration planétaire que le gaz. Cependant, la poussière a connu un regain d'intérêt au cours des dernières années en raison du nombre croissant d'observations multi-longueurs d'onde spatialement résolues de l'émission de la poussière des disques protoplanétaires. Cette émission, en particulier l'émission de poussières froides telle qu'observée en radio par l'interféromètre ALMA, peut révéler des structures (spirales, anneaux sombres et brillants, asymétries en forme de croissant...) très similaires à celles engendrées par les interactions disque-planète. Pour cette raison, les structures dans l'émission des poussières sont souvent attribuées à la présence de planètes non-détectées. Ces structures soulignent donc la nécessité de mieux comprendre dans quelle mesure les interactions disque-planète en général, et la migration planétaire en particulier, jouent un rôle dans l'émission des poussières des disques protoplanétaires. Cette problématique constitue la pierre angulaire de mon travail de thèse. Pour ce faire, j'ai réalisé des simulations hydrodynamiques 2D et 3D modélisant à la fois la poussière et le gaz d'un disque protoplanétaire dans lequel une ou plusieurs planètes se forment et migrent. Les résultats des simulations ont ensuite été post-traités par des calculs de transfert radiatif dans la poussière et le gaz afin de calculer des cartes synthétiques de l'émission du disque, directement comparables aux observations. Je montre en particulier que la migration intermittente à grande échelle d'une planète dont la masse est typiquement comprise entre celle de Saturne et celle de Jupiter est capable de générer des anneaux multiples de poussières millimétriques. Ces structures annulaires dans la distribution des poussières prennent en fait la forme d'anneaux sombres et brillants dans l'émission radio, qui ressemblent à ceux observés dans plusieurs disques. Le contraste d'intensité entre les anneaux sombres et brillants est détectable avec la sensibilité actuelle d'ALMA. D'autres aspects explorés dans cette thèse comprennent les signatures cinématiques de la présence d'une planète massive dans l'émission de gaz, et l'émission de poussières aux points de Lagrange d'une planète qui migre.