Thèse soutenue

Le rôle des récepteurs co-activateurs CD226 et CD137 dan l’épuisement lymphocytaire

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Auteur / Autrice : Andréa Pichler
Direction : Ludovic Martinet
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Immunologie
Date : Soutenance le 24/11/2020
Etablissement(s) : Toulouse 3
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Biologie Santé Biotechnologies (Toulouse)

Mots clés

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Résumé

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Bien que le blocage des récepteurs inhibiteurs basés sur les anti-PD-1 et les anti-CTLA-4 ait représenté un tournant dans les soins du cancer, les réponses cliniques ne sont observées que chez une fraction de patients cancéreux. Il est donc nécessaire de trouver des stratégies alternatives pour inverser l'épuisement du système immunitaire et augmenter l'efficacité du de l’immunothérapie. Alors que la plupart des stratégies expérimentales se concentrent en fait sur l'identification de récepteurs inhibiteurs supplémentaires limitant la réactivité anti-tumorale des lymphocytes T CD8+ cytotoxiques, l'importance de l'activation des récepteurs en ce qui concerne les fonctions anti-tumorales des cellules T CD8+ et l'efficacité du blocage des récepteurs inhibiteurs reste à être mieux compris. Par conséquent, au cours de ma thèse, mes travaux se sont concentrés sur deux récepteurs activateurs, CD226 (DNAM-1) et CD137 (TNFRSF9, 4-1BB) et leur rôle dans le dysfonctionnement des cellules T et l'immunothérapie du cancer. Mon premier projet de recherche a révélé que la perte du récepteur co-activateur CD226 (DNAM-1) est un mécanisme critique qui modifie la réactivité des cellules T CD8+ à la stimulation de la TCR. En combinant l'analyse d'échantillons de patients atteint de cancer et de modèles de tumeur précliniques de souris, j'ai contribué à montrer que les cellules T CD8+ CD226-négatives dysfonctionnelles s'accumulent progressivement dans le microenvironnement de la tumeur par un mécanisme impliquant le facteur de transcription Eomesodermin (EOMES). Plus important encore, j'ai découvert que l'absence de CD226 affectait la réponse des lymphocytes infiltrant la tumeur à l'immunothérapie. Ainsi, mes résultats ont montré que la perte de CD226 présente un mécanisme d'échappement immunitaire critique restreignant la fonction des lymphocytes T CD8+ et pouvant affecter l'efficacité thérapeutique de l'immunothérapie antitumorale. Mon deuxième projet de recherche était consacré au récepteur co-activateur CD137. Bien qu'il ait été démontré que l'engagement de cette molécule co-stimulatrice favorise la régression des tumeurs dans une variété de modèles de souris, l'efficacité des anticorps anti-CD137 était souvent limitée chez les patients atteints de cancer et il était clairement nécessaire de mieux comprendre le programme cellulaire induit par la stimulation des récepteurs CD137. Mes travaux ont révélé une découverte plutôt inattendue : la signalisation par le récepteur CD137 induit un signal hautement sélectif et indépendant de l'antigène, qui entraîne l'expansion des cellules T, ressemblant beaucoup à une infection chronique et à une cellule T épuisée par le cancer (Tex). J'ai découvert que l'engagement du CD137 dans les cellules T initie un programme d'épuisement indépendant de la TCR/calcineurine qui entraîne l'expansion des cellules T épuisées en phase terminale, caractérisé par la co-expression de multiples points de contrôle immunitaire et des fonctions effectrices réduites, ce qui limite finalement l'efficacité anti-tumorale des agonistes anti-CD137. Dans l'ensemble, mes résultats ont révélé un rôle insoupçonné des récepteurs co-activateurs CD226 et CD137 dans les fonctions des cellules T CD8+. D'une part, j'ai montré que la perte de CD226 est un mécanisme d'échappement immunitaire critique et nouveau qui limite la réactivité des cellules T CD8+ et affecte l'efficacité de l'immunothérapie contre le cancer. D'autre part, j'ai observé que la stimulation du CD137 entraîne un programme cellulaire d'épuisement des cellules T. Des recherches plus approfondies sont nécessaires pour disséquer au niveau moléculaire les mécanismes moléculaires à l'origine de l'épuisement des cellules T provoqué par le CD137. Cela pourrait ouvrir de nouvelles possibilités pour inverser l'épuisement immunitaire chez les patients atteints de cancer mais aussi dans d'autres pathologies telles que les infections chroniques.