Régulation de la résistance de Plasmodium falciparum aux artémisinines : approches pharmacologiques et mécanistiques à visée thérapeutique
Auteur / Autrice : | Thibaud Reyser |
Direction : | Françoise Benoît-Vical, Jean-Michel Augereau |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Pharmacologie |
Date : | Soutenance le 16/12/2020 |
Etablissement(s) : | Toulouse 3 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Biologie Santé Biotechnologies (Toulouse) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire de Chimie de Coordination (Toulouse ; 1974-....) |
Mots clés
Résumé
Le paludisme, causé par un protozoaire hématophage, reste l’une des maladies infectieuses les plus importantes dans le monde. Près de 3 milliards de personnes vivent dans des zones à risque et, bien que la mortalité ait diminué au cours des 20 dernières années, cette maladie est encore responsable chaque année de plus de 400 000 décès. Au cours du XXème siècle, plusieurs antipaludiques, ciblant différentes voies biochimiques du parasite, ont été développés mais des résistances sont systématiquement apparues chez les parasites. Les artémisinines, médicaments de référence dans la lutte antipaludique, n’ont pas dérogé à la règle. Cette résistance aux artémisinines a ainsi émergé au Cambodge dès 2008 et s’est ensuite généralisée à l’ensemble de l’Asie du Sud-Est. Afin de contrecarrer l’émergence de cette résistance et sa diffusion, l’OMS recommande, depuis 2001, l’utilisation de combinaisons thérapeutiques (appelées CTAs) à base de dérivés d’artémisinine associés à une molécule partenaire. Cependant, des parasites résistants aux doubles thérapies sont apparus dès 2013. Cette résistance aux artémisinines est particulière puisqu’elle est basée sur un arrêt du cycle cellulaire (ou quiescence) du parasite en présence de ces composés. Ce mécanisme de résistance original entraîne l’extinction, chez le parasite, de la plupart des cibles thérapeutiques et impose un renouvellement de l’arsenal antipaludique via des approches pharmacologiques nouvelles. Dans ce contexte, l’étude présentée ici participe à la recherche de nouvelles stratégies thérapeutiques antipaludiques efficaces contre les parasites résistants aux artémisinines. Pour cela, trois approches ont été abordées : i) le criblage et l’étude du mode d’action d’inhibiteurs impliqués dans trois voies parasitaires différentes, que sont l’inhibition de la polymérisation de l’hème en hémozoïne, la stabilisation de structures G-quadruplex au sein du génome et la régulation épigénétique chez Plasmodium ; ii) la mise au point d’un test d’évaluation de l’activité de molécules sur les parasites quiescents, qui a permis l’identification de cibles potentiellement maintenues actives chez les parasites résistants et quiescents; iii) l’évaluation de l’implication de voies épigénétiques dans la résistance de Plasmodium falciparum aux artémisinines. L’ensemble de ces travaux permet de mieux appréhender le mécanisme de quiescence du parasite suite au traitement par les artémisinines et d’identifier des cibles prometteuses qui sont impliquées dans la régulation de gènes jouant un rôle clé dans le métabolisme parasitaire et dans le bon déroulement de son cycle de vie. Cette étude ouvre la voie vers le développement de nouvelles molécules capables d’éliminer ces parasites résistants à l’état de quiescence.