Intégration spatiale et temporelle des disparités binoculaires chez le primate
Auteur / Autrice : | Yseult Héjja-Brichard |
Direction : | Benoit Cottereau |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Neurosciences, comportement et cognition |
Date : | Soutenance le 10/06/2020 |
Etablissement(s) : | Toulouse 3 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Comportement, Langage, Éducation, Socialisation, Cognition (Toulouse) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre de recherche Cerveau et Cognition (Toulouse ; 1993-....) |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Le système visuel du primate s'appuie sur les légères différences entre les deux projections rétiniennes pour percevoir la profondeur. Cependant, on ne sait pas exactement comment ces disparités binoculaires sont traitées et intégrées par le système nerveux. D'un côté, des enregistrements unitaires chez le macaque permettent d'avoir accès au codage neuronal de la disparité à un niveau local. De l'autre côté, la neuroimagerie fonctionnelle (IRMf) chez l'humain met en lumière les réseaux corticaux impliqués dans le traitement de la disparité à un niveau macroscopique mais chez une espèce différente. Dans le cadre de cette thèse, nous proposons d'utiliser la technique de l'IRMf chez le macaque pour permettre de faire le lien entre les enregistrements unitaires chez le macaque et les enregistrements IRMf chez l'humain. Cela, afin de pouvoir faire des comparaisons directes entre les deux espèces. Plus spécifiquement, nous nous sommes intéressés au traitement spatial et temporal des disparités binoculaires au niveau cortical mais aussi au niveau perceptif. En étudiant l'activité corticale en réponse au mouvement tridimensionnel (3D), nous avons pu montrer pour la première fois 1) qu'il existe un réseau dédié chez le macaque qui contient des aires allant au-delà du cluster MT et des aires environnantes et 2) qu'il y a des homologies avec le réseau trouvé chez l'humain en réponse à des stimuli similaires. Dans une deuxième étude, nous avons tenté d'établir un lien entre les biais perceptifs qui reflètent les régularités statistiques 3D ans l'environnement visuel et l'activité corticale. Nous nous sommes demandés si de tels biais existent et peuvent être reliés à des réponses spécifiques au niveau macroscopique. Nous avons trouvé de plus fortes activations pour le stimulus reflétant les statistiques naturelles chez un sujet, démontrant ainsi une possible influence des régularités spatiales sur l'activité corticale. Des analyses supplémentaires sont cependant nécessaires pour conclure de façon définitive. Néanmoins, nous avons pu confirmer de façon robuste l'existence d'un vaste réseau cortical répondant aux disparités corrélées chez le macaque. Pour finir, nous avons pu mesurer pour la première fois les points rétiniens correspondants au niveau du méridien vertical chez un sujet macaque qui réalisait une tâche comportementale (procédure à choix forcé). Nous avons pu comparer les résultats obtenus avec des données également collectées chez des participants humains avec le même protocole. Dans les différentes sections de discussion, nous montrons comment nos différents résultats ouvrent la voie à de nouvelles perspectives.