Thèse soutenue

Libération vectorielle du virus de l'hépatite E dans un modèle d'hépatocytes polarisés in vitro et optimisation de la culture pour la quantification de son infectiosité

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Auteur / Autrice : Nicolas Capelli
Direction : Jacques IzopetSabine Chapuy-Regaud
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Microbiologie
Date : Soutenance le 16/01/2020
Etablissement(s) : Toulouse 3
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Biologie Santé Biotechnologies (Toulouse)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre de Physiopathologie de Toulouse-Purpan (Toulouse ; 2002-2020)

Mots clés

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Résumé

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Le virus de l'hépatite E (HEV) est l'une des causes les plus fréquentes d'hépatite aiguë dans le monde. Bien que la plupart des infections soient asymptomatiques, l'infection peut évoluer vers la chronicité chez les patients immunodéprimés et vers une hépatite fulminante chez les femmes enceintes et les patients ayant des pathologies hépatiques chroniques. Le HEV existe sous deux formes chez l'hôte, une forme nue dans les selles (nHEV) et une forme associée aux lipides (eHEV) dans le sérum. Le eHEV est aussi la forme retrouvée dans le surnageant de culture. Le eHEV utilise la voie d'exocytose pour sa biogenèse et il est libéré dans le milieu extracellulaire avec les exosomes. La cible principale du HEV, l'hépatocyte, est une cellule épithéliale polarisée avec un pôle basolatéral orienté vers le sang et un pôle apical orienté vers la bile. Des voies d'exocytose, orientées vers chacun de ces pôles, coexistent dans l'hépatocyte. Nous avons développé un modèle d'hépatocytes polarisés in vitro sur des inserts semi-perméables de collagène pour étudier le bourgeonnement et la libération du HEV à chaque pôle. Nous avons déterminé que (i) les particules virales infectieuses sont libérées préférentiellement au pôle apical (ii) les particules virales sont libérées sous forme de eHEV quel que soit le pôle cellulaire, comme en témoigne leur sensibilité à l'action détergente du NP40 (iii) le eHEV apical est légèrement plus dense que le eHEV basolatéral, ce qui suggère que les particules virales sont libérées dans des populations d'exosomes différentes (iv) dans les cellules, les protéines virales ORF2 et ORF3 s'accumulent au pôle apical des hépatocytes et colocalisent avec le marqueur apical DPP4 et la protéine impliquée dans le recyclage des endosomes tardifs, Rab27a. Le HEV étant libéré sous forme associée aux lipides aux deux pôles de l'hépatocyte infecté, ces résultats suggèrent que la forme nue retrouvée dans les selles résulterait de l'action détergente des sels biliaires. La faible proportion de particules virales libérées dans le sang assurerait la dissémination de l'infection chez l'hôte. De plus, les conditions de culture utilisées dans ce système ont permis de propager efficacement l'infection de souches cliniques du HEV jusque-là difficilement cultivables. Nous avons utilisé ces conditions de culture pour améliorer les performances de la technique de quantification de l'infectiosité basée sur une culture en dilution limite avec calcul de la TCID50 [tissue culture infectious dose 50]. Cette méthode optimisée a rendu possible la quantification de l'infectiosité du HEV issu du sang, des urines et des selles d'un même patient et a révélé la présence d'une faible proportion de eHEV infectieux dans l'urine. Cela suggère que le HEV pourrait se répliquer dans le tissu rénal. Notre technique de culture et de TCID50 est applicable dans le domaine de la sécurité sanitaire en permettant la comparaison de l'infectiosité des particules virales pour différents génotypes et matrices biologiques. Elle permet également d'évaluer les conditions d'inactivation des particules virales dans les produits dérivés du sang.